Les ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'Union européenne n'ont pas discuté, hier à Luxembourg, des sanctions contre la Russie lors de leur réunion sur le siège d'Alep en Syrie. La haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a relevé que cette question « a été beaucoup évoquée dans les médias » mais pas dans les réunions des 28. « Dans aucune d'elles, la question (de sanctions contre la Russie) n'a été soulevée par un seul Etat membre », a-t-elle poursuivi devant la presse à son arrivée à la réunion. Mme Mogherini n'a toutefois pas exclu que soient débattues des sanctions contre le régime de Bachar Al Assad qui viendraient en complément de celles déjà en vigueur. « Il y a des discussions là-dessus, bien sûr, ça fait partie des possibilités », a-t-elle dit. La chef de la diplomatie européenne a tenu à souligner que l'UE disposait de « beaucoup d'autres instruments » hormis les sanctions. Elle a insisté sur la nécessité d'une solution politique à la guerre et le libre accès des convois humanitaires aux victimes. Lors de cette réunion, « nous examinerons toutes les options qui permettront de faire pression plus fort encore sur le régime de Bachar Al Assad mais aussi sur ses alliés », a déclaré, de son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. Dimanche à Londres, où étaient réunis des pays soutenant l'opposition syrienne, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avait déclaré que des « crimes contre l'humanité » ont été perpétrés lors des frappes contre les quartiers d'Alep tenus par les rebelles. Il a prévenu que des « mesures supplémentaires » étaient envisagées contre « le régime et ceux qui le soutiennent ». Toutefois, « nous ne trouverons pas de consensus, ce n'est pas le bon moment, ça serait contre-productif », a souligné le Luxembourgeois Jean Asselborn. A Alep, le régime syrien et son allié russe ont lancé, fin septembre, une offensive pour reprendre des quartiers de la ville. Ils affirment viser les « terroristes », principalement les terroristes du Front Fateh al-Cham. Mais l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basée à Londres, a rapporté que l'offensive a tué plus de 380 personnes, essentiellement des civils. La même ONG a indiqué que des rebelles soutenus par la Turquie ont pris, dimanche, aux terroristes de Daech la ville de Dabiq dans la même province.