« Réinventer la relation start-up-PME : un impératif pour notre développement économique » est l'intitulé de la conférence organisée, hier, à l'hôtel Hilton d'Alger par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) et animée par Ghani Kolli, un professionnel de la vente et de la gestion des profits. Comment bâtir des passerelles entre les PME et les start-up pour créer une adéquation entre des problèmes d'entreprises et des innovations de start-up ? Avons-nous réussi à nous prémunir du droit à l'échec pourtant nécessaire pour la santé de notre économie ? Quel cursus offrons-nous à nos futurs managers, chefs d'entreprise, entrepreneurs et intrapreneurs ? Quel environnement offrons-nous à nos entreprises en démarrage ? C'est à toutes ces questions qu'a tenté de répondre le conférencier. D'entrée, il précise que l'économie algérienne repose sur les PME et non sur les grandes entreprises et que la start-up est « récente » en Algérie. « On tente de créer ces start-up, mais on ne voit pas comment les propulser », dira-t-il en l'absence d'un écosystème capable de promouvoir l'entreprise, l'environnement étant peu propice à ce genre d'entreprises dont la plupart ne résistent pas longtemps. Le lancement est souvent difficile, et c'est à ce stade que le taux de mortalité est enregistré. Trois ans en moyenne, telle est la durée de vie des start-up en Algérie. Neuf sur dix échouent, a-t-il fait savoir. L'échec d'une start-up n'est pas forcément une tare. Les entrepreneurs n'ayant pas réussi peuvent devenir intrapreneurs, c'est-à-dire agissant dans un autre organisme. Ces sortants peuvent, grâce à leur innovation, apporter des solutions aux entreprises qui ont intérêt à les intégrer à leur chaîne de valeur, les incuber ou même les accélérer. « Il y a intérêt à capitaliser ces sortants », dit-il. Car la PME a aussi besoin de la start-up et il faut démystifier ce lien pour des intérêts communs. Il est des start-up qui ont pu résoudre des problèmes d'entreprise sous d'autres cieux, selon le conférencier qui estime que la réhabilitation de l'image de l'entreprise est nécessaire. Le lien qui devrait exister entre les start-up et les PME est nul en Algérie, selon lui, d'où la difficulté de créer cette dynamique. « Il est temps qu'on considère ce lien si l'on veut propulser l'économie nationale », a-t-il affirmé. Le problème en Algérie n'est pas l'argent. Bien au contraire. Souvent, « l'accès facile à l'argent tue l'innovation. Beaucoup de personnes dans le monde ont converti leurs idées en start-up puis l'argent est venu par la suite », dit-il. Le conférencier avoue qu'il est impératif d'intégrer les innovations de nos universités dans la sphère économique, précisant que seulement 1% de nos chercheurs sont versé dans l'économie. D'après lui, l'Algérie est en décalage avec ce qui se fait à l'international, il faut se prémunir contre ce risque et être continuellement en mode critique positive afin de promouvoir l'économie algérienne.