La relance du crédit automobile n'est pas pour demain, ce ne sont que « de simples rumeurs qui circulent çà et là », nous fait savoir un représentant de concessionnaires. Ce cadre, qui a requis l'anonymat, a affiché son scepticisme, refusant même de nous dire si « les concessionnaires ont bien relancé le dossier ». Il nous a renvoyé, pour toute réponse, sur la dernière déclaration du ministre des Finances, Karim Djoudi, dont le département exerce la tutelle sur les banques et établissements financiers activant en Algérie. Celui-ci avait conditionné son rétablissement à « l'émergence d'une industrie nationale de l'automobile », ce qui veut dire que le gouvernement pourrait être amené à instaurer des mesures d'encouragement du genre aux seuls nouveaux investisseurs comme Renault ou Volkswagen dont les intentions sont claires sur ce sujet. Renault, à titre d'exemple, devra bientôt lancer son unité de production. La firme française pourrait, selon ses prévisions, « atteindre un taux d'intégration de 50% d'ici cinq ans » et « un niveau de production de 100.000 véhicules comportant plusieurs modèles avec des emplois et de la sous-traitance pour plusieurs PME ».Le crédit à la consommation pourrait être, à ce titre, un stimulant et une « nouvelle garantie pour la promotion de la production nationale, préoccupation primordiale du Gouvernement, des opérateurs économiques et du syndicat », dit-on Pour rappel, l'Algérie a dû, dans un contexte de crise, prendre des mesures tendant à limiter les importations et éviter ainsi des sorties importantes de devises. C'est en juillet 2009 que le gouvernement décide d'interdire aux banques l'octroi de crédits aux particuliers pour se concentrer sur l'immobilier. Les importations de véhicules et de pièces détachées avaient atteint, à la veille de la prise de cette mesure restrictive, 3,5 milliards de dollars. L'interdiction était aussi, en l'absence d'une centrale de risques, vue comme un moyen de «protéger les ménages contre le surendettement». Néanmoins, les concessionnaires ont trouvé un moyen plus commode, le leasing, même s'il n'est pas grand public. Il est destiné aux «professionnels », dit-on. Il reste que les concessionnaires ont été rappelés à l'ordre, à propos de cette pratique, par les services du ministère du Commerce. Les concessionnaires, qui préparent le salon de l'automobile prévu le 17 mars prochain, vont-ils réagir en sortant de leurs cartons ces projets de montage, d'assemblage de véhicules pour éviter l'exclusion ? Ils avaient fait miroiter aux Algériens et surtout aux autorités une dizaine de projets dans ce sens mais qui n'ont jamais abouti.