Les forces marocaines sont intervenues brutalement contre des Sahraouis qui observaient un sit-in pacifique organisé par l'Alliance unie des chômeurs sahraouis diplômés de la ville de Smara occupée. Ces jeunes dénonçaient le pillage illégal des ressources naturelles du Sahara occidental et réclamaient leurs droits au travail et à jouir des richesses de leur pays, a rapporté, dimanche dernier, l'agence de presse sahraouie SPS. L'intervention a causé plusieurs blessés parmi les chômeurs sahraouis qui ont été transférés à l'hôpital de la ville. Les forces marocaines ont violemment réprimé une autre manifestation pacifique organisée au quartier de Smara dans la ville occupée d'El Aâyoun pour réclamer le droit du peuple sahraoui à la liberté et à l'indépendance. Elles ont assiégé toutes les rues menant au lieu de la manifestation, avant de réprimer les manifestants sahraouis. Beaucoup d'entre eux ont été agressés et maltraités. Ces deux interventions musclées sont intervenues alors que le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a entamé, dimanche, une visite dans les camps de réfugiés sahraouis. Au premier jour de sa visite régionale, il a rencontré le coordonnateur sahraoui auprès de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), Mhamed Khaddad. Dans une déclaration, rapportée par SPS, Khaddad a souligné que sa rencontre avec le responsable onusien a été « une occasion pour informer ce dernier de la position du Front Polisario à l'égard des violations marocaines de l'accord de cessez-le-feu (accord militaire n°1) dans la zone tampon d'Alguergarat », rappelant que la mission de la Minurso est d'organiser un référendum au Sahara occidental, occupé par le Maroc, et que l'accord de cessez-le-feu « n'est qu'une première étape » pour l'organisation de cette opération. Le responsable sahraoui a en outre rappelé que le Conseil de sécurité de l'ONU avait tenu six réunions depuis le mois d'avril dernier sans parvenir à adopter une position qui obligerait les autorités d'occupation marocaines à se conformer à la légalité internationale. Les violations marocaines à Alguergarat et le rôle de la composante militaire de la Minurso, témoin de ces violations, ont été par ailleurs, au centre des discussions entre Hervé Ladsous, le ministre sahraoui de la Défense, Abdallah Lahbib, et le secrétaire d'Etat sahraoui à la Documentation et à la Sécurité, Ibrahim Ahmed Mahmoud. En recevant Ladsous, le Bureau permanent du secrétariat national du Front Polisario a rendu public un communiqué dénonçant les entraves du Maroc au processus de négociation mené par l'ONU entre les deux parties en conflit. Cette instance dirigeante du Front Polisario a également regretté l'« échec des efforts de l'ONU au Sahara occidental en raison du soutien aveugle de la France au colonisateur marocain au Conseil de sécurité ». Elle a appelé cette dernière « à assumer ses responsabilités pour faire retomber la tension et le danger dans la région ». Elle a aussi réitéré la volonté du Front Polisario de coopérer avec les Nations unies pour la décolonisation de la dernière colonie en Afrique. Hervé Ladsous se rendra, au cours de sa visite, à Alguergarat pour s'enquérir de la situation dans les territoires libérés.