Tour à tour, Messahel et Lamamra ont exprimé leur fidélité aux principes défendus par leurs aînés, alors que l'Algérie se battait encore pour son indépendance. Un programme chargé était au menu de la célébration, hier, au siège du ministère des Affaires étrangères. Il s'agit notamment de l'inauguration du nouveau siège de l'Institut diplomatique et des relations internationales (IDRI) et de l'émission d'un timbre-poste à l'effigie de l'IDRI. La cérémonie a vu la présence du président du Conseil constitutionnel, des membres du gouvernement, ainsi que du corps diplomatique accrédité en Algérie. Après la levée des couleurs et l'hymne national exécuté par la fanfare de la Protection civile, la parole a été donnée au nouveau coordonateur résident du système des Nations unies et représentant résident en Algérie, Eric Overvest, qui a rappelé que la coopération entre l'Algérie et l'ONU remonte à 1955, année de l'inscription de la question algérienne à la 10e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Il soulignera les acquis et les réalisations de l'Algérie dans le cadre de l'atteinte des huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD), tout en faisant remarquer que l'Algérie figure parmi les pays à développement humain élevé et se place en tête du continent africain. L'Algérie, poursuivra-t-il, est parmi les dix pays au monde ayant enregistré la plus forte progression de son indice de développement humain. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a rappelé que le 8 octobre 1962 a vu l'entrée de l'Algérie à l'ONU, au lendemain de son indépendance. Après avoir mis l'accent sur les méfaits du système colonial et son inévitable faillite, Messahel lancera « à ceux qui en doutent encore aujourd'hui » que « les peuples, comme les hommes, naissent pour vivre libres. C'est le premier principe des droits de l'homme », avant d'affirmer que l'Algérie est restée fidèle à ses principes et que le droit des peuples n'est pas « négociable ». Il insistera sur la dimension économique de la diplomatie algérienne, dont les efforts sont orientés essentiellement vers le continent africain où il sera question d'un partenariat prometteur. Pour sa part, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a rappelé les principes défendus par la diplomatie algérienne, à savoir la justice, la paix, le développement et le droit des peuples en lutte pour leur indépendance. Le ministre est revenu sur les acquis de la diplomatie algérienne, notamment sa contribution dans le règlement des conflits à travers le monde. Il reviendra, sur l'année 1974 qui avait vu l'Algérie présider, en la personne d'Abdelaziz Bouteflika, alors chef de la diplomatie algérienne, les travaux de l'Assemblée générale de l'ONU. Une session qui a vu Yasser Arafat, chef de l'OLP à la tribune des Nations unies et l'exclusion du régime de l'apartheid. Le vent de libération avait soufflé sur l'Afrique, poursuit Lamamra, qui précisera que la seule exception demeure le Sahara occidental qui attend que l'ONU tienne ses engagements en matière de tenue d'un référendum d'autodétermination. Il estimera que, politiquement, l'ONU reste en deçà de ses missions de garantir la stabilité et la paix dans monde. « L'ONU a besoin d'une profonde réforme », dira-t-il. Il plaidera pour la révision du mode de participation au sein des organismes des Nations unies, notamment en ce qui concerne la composante du Conseil de sécurité. Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que les missions économiques des ambassades et consulats seront renforcées et élargies pour accompagner les efforts du gouvernement en matière de mise en place du nouveau modèle de croissance économique.