« La date limite de soutenance des doctorants ayant accusé un retard de six ans et plus est le 31 décembre 2016 », a déclaré Tahar Hadjar, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en marge de sa rencontre organisée, hier, avec les partenaires sociaux, au siège de son département. La soutenance d'une thèse de doctorat doit se faire au bout de trois ans et aucun retard ne sera toléré sous peine de se faire suspendre. « Le certificat de scolarité ne sera plus octroyé aux étudiants qui traînent », prévient-il. Le ministre a indiqué que l'Université est engagée dans la lutte contre la fraude. Et les étudiants devant passer le concours de doctorat doivent présenter un projet de recherche original. Un arrêté ministériel prévoit des sanctions en cas de plagiat avéré pouvant aller jusqu'à l'invalidation de la thèse ou du mémoire. Hadjar a précisé qu'il est question, à la prochaine rentrée universitaire, d'introduire un nouveau module sur la déontologie scientifique. Concernant les préoccupations socioprofessionnelles du secteur, le ministre s'est longuement entretenu avec les représentants des syndicats de l'enseignement supérieur, dont le Cnes (enseignants du supérieur), le Snechu (hospitalo-universitaires), le Sneu (enseignants-universitaires) et le SNCP (chercheurs permanents). Une rencontre qui vise à asseoir un dialogue avec les différents partenaires pour faire le point sur les dernières réalisations, les perspectives et les nouvelles dispositions relatives aux enseignants. Le statut particulier des enseignants et des chercheurs sera, par ailleurs, revu. « L'actuel statut découle d'un système classique, d'où la nécessité de rénover certaines fonctions comme ce fut le cas en 2015 », note le ministre. En termes de nouveautés, il évoque l'expérience du master à distance dans les universités d'Oran, Constantine et Alger en vue de sa généralisation progressive. Selon Hadjar, cette rencontre ordinaire qui intervient tous les trois mois a pour objectif de passer en revue tout ce qui a été discuté auparavant et de débattre des préoccupations du secteur dans tous les domaines. Du côté des syndicalistes, Mohamed Rahmani, représentant du Syndicat national des enseignants universitaires affiliés à l'UGTA, cette rencontre fait le bilan des réunions précédentes. Il a rappelé, dans ce sens, que les principales revendications portent sur la révision du statut particulier de l'enseignant universitaire notamment celui l'enseignant chercheur, et le problème du logement. Selon lui, 60.000 enseignants universitaires appellent à l'amélioration de leurs conditions de travail. « Les questions abordées sont d'une extrême sensibilité et doivent être prises en considération par le ministère de tutelle. » Si Zoghbi du syndicat des chercheurs déplore la régression du nombre de chercheurs qui est passé de 2.700 en 1998 à 2.041 chercheurs en 2016. Les salaires, le statut, le logement sont les principales causes du décrochage. Pour Abdelkrim Rahmani du Syndicat des enseignants chercheurs autonomes, il est impératif de revoir la charge du travail, de doter l'université de plus de moyens et de revaloriser le rôle de l'enseignant en tenant compte de son parcours pédagogique, de son niveau et de son expérience.