Les choses semblent bouger et vite du côté des universitaires qui ont tenu, récemment, leur conseil national à Oran sous l'égide du Syndicat national des enseignants universitaires (Sneu), affilié à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). En effet, lors d'une réunion de travail, le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, et le SG du Sneu, Messaoud Amarna, ont dépassionné le débat et sont allés droit au but : concrétiser au plus vite les revendications des universitaires, notamment la livraison des logements finis, le crédit au logement, les indemnités, la révision du régime des retraites pour les contractuels et les professeurs dépassant les 60 ans, ces derniers ayant constitué un véritable réservoir de conseillers pédagogiques et du capital expérience, et la reconsidération des primes d'excellence et zonale qui devront toucher plus de 20 établissements universitaires à l'échelle nationale. Il est vrai que la communauté universitaire vit de grandes tensions, notamment liées aux bourses d'études, au statut du docteur d'Etat ou encore de la recherche scientifique. 1 500 logements prochainement livrés aux universitaires Doucement, mais sûrement, M. Sidi-Saïd a, lors des débats avec le patron du Sneu, approuvé la totalité des points soulevés par la famille universitaire et a promis d'entreprendre des démarches à même d'arracher les acquis tant revendiqués par le Sneu. En ce sens, indique M. Amarna, le patron de la Centrale syndicale a considéré que “le dossier du logement constitue la première priorité de l'UGTA", avant de déclarer qu'il se chargera personnellement pour accélérer la chose auprès des administrations concernées. Mais M. Sidi-Saïd a également annoncé l'envoi d'une commission chargée d'étudier la situation des enseignants qui demeurent sans toit. D'ailleurs, il a annoncé la relance, dans de cours délais, du crédit au logement, d'une valeur de 7 millions de dinars, au profit de cette catégorie professionnelle afin d'assainir ce dossier. Il faut savoir que ce premier quota de 1 500 unités, et faisant partie des 10 500 logements promis par Bouteflika aux universitaires, a été abordé par le Sneu et le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia. M. Amarna, qui a par ailleurs exposé l'activité du Sneu et ses objectifs à court, à moyen et à long terme, a énuméré les besoins pressants des enseignants avant d'arracher le principe de la création d'une mutuelle générale des enseignants universitaires (Mgeu-UGTA). Aussi, M. Sidi-Saïd s'est engagé de revoir le dossier relatif aux salaires des maîtres assistants, des enseignants qui voudraient prolonger leur carrière, et ce, après les récentes rumeurs faisant état des départs à partir de 60 ans. Sur ce point précis, M. Amarna estime que “la famille universitaire a plus que jamais besoin de ces chercheurs et de ces professeurs, quel que soit leur âge, pour apporter un plus. Aujourd'hui, beaucoup de chercheurs et d'enseignants contractuels ont émis le vœu de prolonger leur carrière et de mettre leur savoir-faire à la disposition des étudiants et des facultés". Cela va sans dire que le conseil national du Sneu a également abordé la régularisation des retardataires qui n'ont pas encore présenté leur soutenance après six inscriptions consécutives. Doctorat d'Etat : 8 500 soutenances en souffrance Estimée à 8 500 cas, dont 7 000 ont connu quatre inscriptions consécutives, cette catégorie pourrait bénéficier d'un nouveau traitement. Autrement dit, le ministère de tutelle pourrait trancher pour la suppression de la procédure ou alors la réduction des démarches administratives jugées trop lourdes par les concernés et par le Sneu. Dans le même ordre d'idées, le Sneu a soumis au conseil national, comme à ses partenaires, la révision du texte relatif à l'habilitation universitaire, un cap qui permet aux enseignants de passer du niveau B au niveau A, mais qui connaît des lenteurs avérées. Ceci étant dit, le syndicat a estimé qu'il était temps d'uniformiser les formalités d'accès aux bourses liées aux formations de courte durée et d'adopter “des critères nationaux" ou encore de dégager cette bourse chaque année au profit des universitaires. Malgré l'hommage rendu à l'institution universitaire, M. Amarna regrette les relations qui caractérisent le Sneu et l'université de Constantine I, d'une part, et l'Ecole supérieure des sciences maritimes, d'autre part, et ce, avant d'interpeller le ministère de tutelle afin de régler ce contentieux. Signalons, enfin, que le Sneu est en voie d'éditer le n°1 d'une revue internationale qui traitera de tous les thèmes inhérents à l'université et à la recherche scientifique. F B