Il était l'un des invités de marque du Sila. L'illustre académicien, écrivain et scénariste haïtio-canadien, Dany Laferrière, a rencontré dimanche dernier son public. Modeste, il a raconté son expérience de romancier. « Quand vous faites de la littérature et que des gens que vous ne connaissez pas vous approchent et vous aiment, pour moi, c'est plus que fabuleux car c'est une grande part de vous qu'ils aiment au final », a-t-il affirmé. « C'est ma grand-mère à Petit Goave à Haïti, qui m'inspira en 1990 mon premier roman ‘'L'Odeur du café'' ». Interrogé sur son accession à l'Académie française, il dira : « Tout le monde a un avis sur celle-ci. Ses membres donnent l'impression qu'ils sont immortels... alors qu'ils ont simplement du temps. Quand on y entre, on est très content. Le premier jour tous ses membres se lèvent pour vous, et là on vous dit, qu'on se lèvera que deux fois pour vous, le jour de votre entrée et celui de votre mort. Or, je n'ai jamais été déçu par la mort. Alors, quand vous entendez cela vous prenez conscience que l'espace de vie entre votre entrée et la mort s'appelle l'immortalité, et cela me semble d'une extraordinaire ironie ». « Depuis 1635, aucun membre de l'Académie française n'a assisté à deux éditions du dictionnaire littéraire de cette institution, qui se fait chaque 40 ans », a-t- il précisé. Contrairement à ce que pensent les gens, on n'invente pas de nouveaux mots à l'Académie. Quand un mot suscite le doute, le simple fait qu'un membre dise que Voltaire l'a employé, il est préservé et cela permet de lire du Voltaire pour longtemps », dira-t-il.