Les prix des viandes blanches ont de nouveau connu un envol qui s'expliquerait par la baisse saisonnière de la production. Le prix du poulet est de 360 DA le kilo chez les détaillants, contre 320 DA au marché de gros. Le prix du poulet congelé est, quant à lui, de 260 DA le kilo. Le prix de ce dernier suit le cours du poulet frais que ce soit à la hausse ou à la baisse. Cette cherté est due, selon Tahar Boulanouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), à plusieurs facteurs. Il s'agit, en premier lieu, de l'insuffisance de la production nationale de viandes blanches. Selon lui, la production actuelle, qui est estimée à 350.000 tonnes par an, ne couvre pas la demande estimée à 400.000 tonnes par an. Un déficit qui se répercute sur les prix. et oblige à recourir à l'importation pour équilibrer le marché et répondre à la demande des consommateurs, particulièrement pendant des périodes bien précises, notamment le Ramadhan. Selon Boulanouar, d'autres facteurs s'y ajoutent. Selon lui, plus de 50% des éleveurs utilisent un matériel traditionnel (élevage dans les poulaillers, gaz butane). Le manque de chambres froides pour réguler l'approvisionnement des marchés pénalise et démotive les éleveurs. Boulanouar évoque également l'insuffisance des grands abattoirs qui permettent une transformation régulière et un écoulement plus facile du produit. Un autre problème se pose. Celui de l'élevage informel et des laboratoires clandestins. « Le phénomène freine l'essor de la filière », fait-il savoir. « Ce qui perturbe le circuit du marché des viandes blanches », ajoute t-il. Il faut noter aussi, précise-t-il, que 30% des éleveurs relèvent du circuit informel. Le prix de la matière première est aussi un facteur à prendre en compte. Selon le responsable, les prix des aliments de bétail sont très élevés du fait de leur importation. « Il est nécessaire d'orienter les efforts vers la production locale ou la substitution en partie de quelques produits importés comme le maïs et le tourteau et le soja par l'orge, le son et autres produits locaux et ce, en plus d'un accompagnement technique, un encadrement financier, et encourager l'investissement », recommande-t-il. Par ailleurs, le même responsable a relevé un autre point : les changements climatiques. « Les éleveurs redoutent les grandes chaleurs et réduisent donc leur production avant et pendant l'été à cause des épidémies. » « Ils craignent aussi la période hivernale où la baisse des températures met en péril les poussins, en plus de l'augmentation du coût du transport », précise-t-il. « C'est ce qui les oblige à revoir à la hausse le prix de la volaille », ajoute-t-il. Il n'écarte pas une autre augmentation du prix du poulet dans les prochains jours en raison de la fête du Maoulid Ennabaoui qui approche. « Comme cela est fréquemment constaté, durant les périodes de forte consommation, comme les fêtes religieuses ou le Nouvel An, les prix des viandes blanches connaissent des envolées singulières », rappelle Boulanouar.