Dans la première ville, les forces irakiennes et les peshmergas ont réalisé une percée significative dans la perspective de la libération du bastion irakien, alors que l'engagement américain se concrétise par le déploiement des Apaches qui ont été utilisés avec des « résultats notables », selon le porte-parole du Pentagone, Peter Cook. « Nous prévoyons que cet outil flexible et précis continuera d'appuyer la progression des forces irakiennes, dans ce qui s'annonce être une dure bataille », a-t-il précisé. Trois semaines après le lancement de l'offensive, l'entrée dans Mossoul par l'est et l'avancée au sud, confortée par la conquête de la ville de Hamam al-Alil située à une quinzaine de kilomètres de Mossoul, préparent l'assaut final. La guérilla urbaine est déjà engagée dans les quartiers est. « Jusqu'à sept quartiers sont désormais contrôlés par les forces du contre-terrorisme », a déclaré Sabah al-Noman, le porte-parole de ces forces. La progression des forces irakiennes a révélé l'horreur de Daech dramatiquement vécue par la population prise en otage et contrainte à fuir ou à mourir. A Hamam al-Alil, elles ont découvert une fosse commune où gisait une centaine de corps décapités. Mais l'étau se referme. Au nord-est, les peshmergas sont entrés dans Bachiqa, « sous contrôle total », selon le secrétaire général du ministère de la région autonome du Kurdistan irakien chargé des forces de sécurité, Jabbar Yawar, et ont annoncé avoir commencé à vider la ville « maison par maison », pour neutraliser la centaine de terroristes et surtout détruire la dizaine de voitures piégées. Bataille de Raqqa Tout comme à Mossoul, la bataille de Raqqa sera longue et ardue. « La première phase sera d'isoler Raqqa » en coupant les principaux axes de communication, a expliqué le Centcom, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient. Au 3e jour de l'offensive baptisée « Colère de l'Euphrate », les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde et turkmène soutenue par les Etats-Unis, afflue depuis le nord vers la région voisine de Raqqa. « Nous avons pu nous emparer d'armes » de Daech et « nous avons tué un grand nombre de ses terroristes », a affirmé la porte-parole, Jihan Cheikh Ahmad. A 30 km de là, des tranchées sont creusées dans le village d'Abou Ilaj, nouvellement conquis, pour « empêcher les combattants de Daech de s'infiltrer et de laisser passer les voitures piégées », a soutenu l'un d'eux. La traque de Daech se complique toutefois avec le refus de la Turquie de rester à l'écart d'une bataille stratégique qui se déroule à quelques kilomètres de sa frontière, après avoir été ignorée à Mossoul. Au moment même où Washington assurait entretenir un « contact étroit » avec Ankara, la mise en garde d'Erdogan contre tout changement démographique dans cette ville traduit le malaise et la méfiance qui entourent l'offensive de Raqqa.