La reconquête de Mossoul ne sera pas une simple sinécure pour les forces irakiennes qui, pour la troisième journée consécutive, combattent « maison par maison », comme l'a reconnu le porte-parole des forces d'élite du contre-terrorisme (CTS, Sabah al-Nomane. Engagées dans l'Est, dans le quartier de Bartalla conquis vendredi dernier et désormais érigé en base-arrière et au sud de la ville, dans la zone d'El Hamam al-Alil attaquée sur trois fronts, les forces spéciales ont dû se replier, après avoir rencontré une résistance acharnée. « Nous n'attendions pas à une telle résistance. Ils avaient bloqué toutes les rues », a expliqué un officier du CTS. L'avancée sur tous les axes de ces forces qui remontent par la vallée du Tigre vers le nord a été ralentie par les engins explosifs posés dans les villages. Tout les moyens sont bons pour arrêter la progression des forces irakiennes et perturber les raids aériens de la coalition internationale : des nuages de fumée, des mines, des voitures piégées, des tunnels, des snippers... La bataille de Mossoul s'annonce dure et éprouvante. Présent fréquemment sur le front, depuis le lancement de l'offensive, le Premier ministre irakien, Haider Al-Abadi, espère une fin toute proche du groupe terroriste Daech. Mais, à en croire l'émissaire américain auprès de la coalition internationale, Brett McGurk, il y a encore du chemin à faire pour arriver à cet objectif, même si « nous sommes en avance sur le programme ». Il est prévu que l'offensive dure des semaines voire des mois. Pour tenter de desserrer l'étau, Daech privilégie la diversion. Comme au premier jour de l'offensive, traduite par l'attaque de Kirkouk, le recours aux attentats-suicide est l'arme choisie pour semer la terreur. Hier, à Tikrit et Smara, l'explosion de deux voitures a fait au moins 18 morts et 30 blessés. Cette guerre au milieu des civils est redoutée par la communauté internationale inquiète du sort des 600.000 enfants et des déplacés pris au piège. L'afflux massif de plus de un million de civils n'a pas encore eu lieu. Mais leur nombre ne cesse d'augmenter. Dans un communiqué, le ministère irakien pour les migrations a indiqué avoir accueilli 9.000 personnes déplacées par les combats au cours des deux derniers jours. Il a par ailleurs comptabilisé 29.539 déplacés depuis le début le 17 octobre de l'offensive. En attendant le dénouement de la bataille stratégique de Mossoul, le cap est mis sur Raqqa, la capitale syrienne de Daech. « La grande bataille pour la libération de Raqqa et de sa province a commencé », a annoncé dans un communiqué un officier des Forces démocratiques syriennes.