Les initiatives visant la relance du tourisme saharien se multiplient. En ce début de saison touristique dans le Grand Sud, les agences de voyages de Tamanrasset ont décidé de s'organiser et de reprendre l'activité en force après plusieurs années de pertes sèches. C'est dans ce contexte qu'un Eductour en faveur des agences de voyages et des médias sera organisé, du 15 au 18 du mois en cours sur le Tassili Hoggar. Organisé par l'office local du tourisme, le groupement des agences de voyages, la direction du tourisme, avec le soutien de la Fédération nationale des associations des agences de tourisme et de voyages, et sous le patronage du wali, cet Eductour est placé sous le slogan « Tourisme local=tourisme durable ». « Ce circuit a pour objectif de faire connaître aux agences de voyages venant du Nord le vrai sens du tourisme saharien qui est un tourisme d'aventure et de découverte. La région choisie pour effectuer ce périple est très importante dans le circuit du Hoggar et ouverte à la visite mais elle est peu connue, d'où l'intérêt de mieux la valoriser », a expliqué Houari Arroudj, organisateur de l'Eductour. Derrière cette initiative existe la volonté d'« unifier » la vision des agences de voyages sur le tourisme local et la nécessité de le relancer. « Il est question pour nous de répondre à une question fondamentale qui est : pourquoi l'Algérien ne visite pas son pays ? », a soutenu M. Ar-roudj, conscient de l'importance du touriste algérien en ces temps où le déplacement des touristes étrangers est difficile pour des raisons de sécurité. L'amélioration de l'état du tourisme ne peut se faire sans une organisation adéquate. « Nous avons besoin d'être organisés et d'avoir un seul interlocuteur vis-à-vis des pouvoirs publics pour trouver des solutions aux problèmes posés », a-t-il soutenu. Plusieurs aspects de cette problématique seront traités au cours de ce circuit. « Il y a une partie qui relève de la responsabilité de l'Etat dont la tarification du transport, l'aménagement des structures d'hébergement, et une partie qui incombe aux opérateurs touristiques appelés à trouver la bonne formule pour attirer le touriste algérien ». Cette formule n'est pas si miraculeuse que cela puisqu'il est question de « travailler sur la réduction des tarifs appliqués sur les circuits en améliorant la qualité des services offerts ». En un mot, il est question de trouver « une plateforme permettant aux agences de voyages de répondre aux exigences du touriste algérien afin de le convaincre de venir visiter le fin fond du pays ». Si la décision de réduire les tarifs de transport ne relève pas directement des opérateurs, ces agences se disent prêtes à opérer certaines modifications sur leur manière de faire à travers « l'aménagement de programmes de visites, l'installation de camps de toile dans les circuits, l'adoption de la formule chez l'habitant, et faire l'animation artistique souhaitée », a indiqué l'organisateur. Le circuit en question comprend deux nuits à la belle étoile dans le site du Tassili-Hoggar, une visite au centre-ville de Tam et une virée au jardin Akar Akar pour échanges entre les participants. Les 1.700 agences de voyages membres de la fédération sont invitées à effectuer ce périple dont une quarantaine qui a déjà procédé à l'inscription sur le site de l'initiative. Pas moins de 23 agences de Tam ont adhéré à cette opération dont deux publiques à savoir l'ONAT et l'hôtel Tahat.