Un accord sur les mécanismes de réduction de la production de pétrole, comme cela a été convenu lors de la réunion extraordinaire de l'Opep, qui s'est tenue à Alger, à la fin de mois de septembre dernier. A ce propos, le ministre saoudien de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minières, Khalid Abdelaziz al-Falih, en visite en Algérie, a appelé les membres de l'Opep à trouver un consensus pour activer l'accord historique d'Alger, qui prévoit de réduire la production pétrolière à un niveau oscillant entre 32,5 et 33 millions de baril/jour. « Dans cette conjoncture marquée par une perturbation des marchés pétroliers, il est impératif d'aboutir à un consensus entre les pays de l'Opep et de s'entendre sur un mécanisme efficace et des chiffres précis pour activer l'accord historique d'Alger », a-t-il indiqué à l'issue d'une entrevue avec le ministre de l'Energie, Nordine Bouterfa. L'accord d'Alger stipule également la mise en place d'un comité technique pour étudier les mécanismes de partage des quotas entre les membres de l'Organisation et une coordination des efforts afin d'accélérer le processus d'équilibrage du marché, avec la participation d'autres pays producteurs en dehors de l'Opep. Dans ce contexte, les deux ministres ont jugé pertinente l'idée d'avancer la réunion du Haut-Comité d'experts (prévue initialement le 25 novembre) au 21 novembre afin de donner le temps aux ministres de mieux examiner et d'apprécier les propositions du comité. De se concerter aussi afin de mieux préparer la réunion ministérielle du 30 novembre. Il a été convenu également, dans le cadre de cet accord, de mener un dialogue sérieux et constructif avec les pays producteurs non-Opep dans le but d'éviter des résultats négatifs à court et moyen terme et de traiter d'une façon « spéciale » les cas de l'Iran, du Nigeria et de la Libye. Le ministre saoudien, dans son entretien avec Bouterfa, tout en se montrant optimiste par rapport à l'évolution du marché pétrolier, a souligné que les membres de l'Opep devraient, en effet, aboutir à un accord juste et équilibré, en prenant en considération les événements exceptionnels survenus dans des pays membres de l'Opep. Un accord qui permettrait, selon lui, à la Libye et au Nigeria de relever leur production après le retour de la stabilité sécuritaire. Tout en saluant l'accord d'Alger qu'il a qualifié de « tournant décisif » dans les marchés pétroliers et les relations entre les membres de l'Opep et les autres pays producteurs de pétrole, il assuré que l'Algérie réussira à aider tous les pays à aller vers la démarche de cet accord. « Nous sommes sur la bonne voie. La réunion de Vienne sera un succès », affirme-t-il. Bouterfa a indiqué, de son côté, avoir évoqué, avec son homologue saoudien, les mesures à prendre pour aboutir à un accord lors de la prochaine réunion interministérielle de l'Opep, à Vienne. Il s'agira, selon lui, d'un accord consensuel qui prouvera que l'Opep est encore efficace. L'Algérie, note-t-on, préside la commission technique créée lors de la réunion d'Alger et chargée de définir les mécanismes de réduction de la production de chaque pays de l'Opep et de travailler en coordination avec les pays hors Opep pour consacrer les clauses de l'accord d'Alger. Le ministre a signalé, qu'en fait, l'accord d'Alger est déjà en cours de mise en œuvre et que les préparatifs pour la réunion de l'Opep se déroulaient dans un esprit constructif et coopératif. « Je suis optimiste. Nous allons, je l'espère, parvenir à un accord collectif à Vienne qui mettra en œuvre la décision d'Alger et qui démontrera que l'Opep est encore une organisation opérante et active en vue de stabiliser les marchés », dit-il. Par ailleurs, concernant les perturbations actuelles des prix du baril, Al-Falih a affirmé que de nombreux facteurs de pression économiques et géopolitiques ont entraîné cette situation. Parmi ces facteurs, le retour de la production en Libye et au Nigeria et la hausse des réserves de brut aux Etats-Unis.