Contacté par nos soins, Messaoud Belambri, président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (Snapo), qui confirme avoir eu vent de cette affaire, a apporté des précisions sur le cheminement commercial de tout médicament. « Nous avons contacté nos bureaux au niveau des 48 wilayas du pays et aucun d'eux n'a signalé la présence d'un produit contrefait commercialisé actuellement en Algérie. Il n'y a eu aucune prise ni saisie qui confirment cette information », dément le représentant des pharmaciens. « On peut assurer qu'aucun produit mortel ni frauduleux n'existe au niveau de nos officines de pharmacie », ajoute le même responsable. Il précisera qu'en Algérie le paracétamol n'est pas autorisé à l'importation dans la mesure où 20 marques de médicaments contenant du paracétamol sont produites localement et la quantité fabriquée couvre amplement les besoins. « Même le princeps Doliprane est fabriqué ici par Sanofi », précise Belambri. Pour le spécialiste, les produits vendus dans les pharmacies ont une traçabilité et sont contrôlés avant leur commercialisation. Il précise que les 10.000 officines existantes à l'échelle nationale s'approvisionnent auprès de 500 grossistes légaux qui, à leur tour, s'approvisionnent directement chez les producteurs et les importateurs agréés par l'Etat. Pour Belambri, cette information circule depuis plus de deux mois sur les réseaux sociaux arabes. Une virée au niveau de quelques pharmacies de la capitale pour vérifier la véracité de la commercialisation d'un tel médicament nocif confirme les propos du président du syndicat. Un pharmacien de la rue Abane-Ramdane nous dira qu'il s'agit d'une intox. Selon lui, certains internautes aiment créer le « buzz » pour attirer l'attention et instaurer un climat de panique. Pour une autre pharmacienne de la rue Bab Azzoune, beaucoup de médicaments contiennent du paracétamol, mais quel est ce produit mortel ? Pour les pharmaciens, tous les médicaments existants au niveau de leurs structures sont réglementés. Tant que le ministère de la Santé n'a pas émis d'alerte sur un quelconque produit, il n'y a pas lieu de s'alarmer.