Bien que les médicaments génériques soient de plus en plus disponibles dans les pharmacies, les malades préfèrent toujours un médicament original. C'est ce qui a été constaté, récemment, lors d'une tournée dans les officines de la capitale. « Est-ce que ce médicament est efficace ? Vous n'aurez pas le princeps ? Je veux celui venu de France, vous l'avez ... ? » Autant de questions auxquelles sont astreints de répondre, quotidiennement, les pharmaciens. Ces derniers éprouvent souvent des difficultés pour convaincre les malades de la qualité des différents types de produits. Ces questions se posent de plus en plus depuis que les médicaments génériques se font parler d'eux. « Pour de nombreux citoyens, il est important de se soigner avec un produit original », a indiqué une pharmacienne travaillant à Bab Azzoun. Pour les malades, selon ses propos, le générique n'est pas assez efficace. Aujourd'hui, il semble que même la sensibilisation de la population sur ce phénomène n'arrive pas à atteindre ses objectifs. Interrogés sur la question, la majorité des malades optent pour les princeps. Ils préfèrent papillonner d'une pharmacie à une autre dans l'espoir de trouver ces fameux médicaments. D'autres comptent sur leurs relations pour se procurer des médicaments. Ils n'optent pour le générique qu'en cas de nécessité extrême. Ils signalent parfois la différence dans la rapidité de guérison pour un générique et un original. Malgré les garanties scientifiques, les malades sont souvent réticents aux génériques. La majorité des patients rencontrés dans les pharmacies réclament le produit d'origine, jugeant le générique inefficace en raison du doute qui plane sur son équivalence avec le princeps. « Pensez-vous que nos laboratoires chargés de la production possèdent la formule la plus proche de l'original pour mettre au point un quelconque médicament ? », s'interroge un malade, réticent au générique. Une autre personne indique que « le princeps ne peut tomber dans le domaine public qu'après vingt ans de son existence. Et en 20 ans, la médecine a connu beaucoup de nouveautés ». Tout de même, une frange de la population, la plus démunie, ne fait aucune différence. « Pourvu que j'utilise ma carte Chifa et paye seulement 20% du prix de l'ordonnance », a indiqué une malade. Interrogé sur la question, Messaoud Belambri, président du bureau national du Snapo, a indiqué que « la qualité du médicament est imposée par certains outils juridiques. Il n'y a aucune différence entre le générique et l'équivalent biologique et thérapeutique du princeps ». Par ailleurs, les mesures prises par le gouvernement pour encourager la commercialisation des médicaments génériques ont pour but de réduire la facture des importations qui s'est élevée à 2,5 milliards de dollars en 2011. Il est donc prévu à l'horizon 2014 la production et la commercialisation du médicament générique à hauteur de 70%.