Le syndicat des pharmaciens d'officine souhaite être informé de la nouvelle mouture avant son adoption officielle. Les pharmaciens d'officine obtiennent gain de cause. Le décret exécutif relatif aux marges bénéficiaires applicables à la production, au conditionnement et à la distribution des médicaments, adopté le 27 mai 2008, ne sera pas appliqué. C'est ce qu'a annoncé, hier à L'Expression, M.Belambri, porte-parole du syndicat de cette corporation, le Snapo. «Le dossier est en phase de réexamination. Nous avons été informés de la part des trois ministères, à savoir celui de la Santé, du Commerce et du Travail, que les nouvelles marges adoptées en Conseil de gouvernement seront revues et le décret sera révisé», a indiqué notre interlocuteur. Selon M.Belambri, les syndicalistes sont en contact permanent avec les trois départements ministériels. Le porte-parole du Snapo souhaite, en outre, que son organisation syndicale soit associée dans l'élaboration de la mouture finale relative aux marges bénéficiaires. «Nous souhaitons que nous soyons informés de cette mouture avant son adoption officielle pour pouvoir l'enrichir», a-t-il lancé. Le dossier des marges bénéficiaires constitue en fait la principale revendication de cette corporation. Le texte du décret en question stipule que plus le coût du produit est réduit, plus la marge bénéficiaire du pharmacien ou du distributeur est importante et inversement. La marge bénéficiaire pour un médicament qui coûte 200 DA est estimée à 17% pour le grossiste et à 70% pour le détaillant alors que l'ancienne loi, régissant ce domaine et datant de l'année 1998, instituait une marge de 20% pour les médicaments qui coûtent plus de 150 DA. Les pharmaciens d'officine avait contesté fortement les nouvelles marges bénéficiaires applicables à la production, au conditionnement et à la distribution des médicaments. Selon ces derniers, ces marges n'encouragent pas le générique et vont au contraire dans l'encouragement du princeps. «Il n'y a pas de différence entre l'ancien et le nouveau systèmes. Ces marges sont faibles et risquent de causer la faillite des officines», avaient prévenu les pharmaciens et d'ajouter que «si la marge n'est pas suffisamment rémunérante pour l'opérateur, cela se répercutera sur les médicaments et nous conduira inéluctablement à des situations de pénurie et à la disparition de certains produits au niveau de nos officines». Par ailleurs, et concernant les autres doléances des pharmaciens relatives notamment au tiers payant et aux tarifs des références, notre interlocuteur informe que le Snapo est en train de les gérer. D'ailleurs, une réunion a eu lieu hier entre le bureau national et les bureaux régionaux, à cet effet. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, avait, rappelle-t-on, reçu, le 20 septembre dernier, au siège de son département ministériel, les représentants des pharmaciens d'officine (Snapo).