Le concours national de la première édition du Prix Cheikh Abdelkrim-Dali, récompensant le meilleur interprète de chant andalou, a été officiellement lancé, mercredi dernier au soir, à la salle Atlas, à Alger. Huit jeunes interprètes, sélectionnés entre septembre et octobre, parmi trente candidats, se disputent le prestigieux titre, sous l'œil d'un jury présidé par Smaïl Henni, grande figure de la musique classique algérienne. Organisé sous l'égide du ministère de la Culture par la fondation portant le nom du grand maître du genre, en collaboration avec l'Onci, l'ENTV et la Radio nationale, ce nouveau prix constitue un véritable test pour la jeune génération d'interprètes. Lors de la cérémonie d'ouverture, à laquelle a pris part un panel de personnalités dont le représentant du Premier ministre et l'ancien ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, le secrétaire général du ministère de la Culture, Smaïl Oulebsir, a indiqué que ce nouveau-né de la scène culturelle a pour objectifs, notamment, de pérenniser la mémoire du Cheikh Abdelkrim Dali qui a consacré sa vie pour la sauvegarde et la promotion de la musique andalouse. Ce prix, a-t-il ajouté, « s'inscrit dans le même sillage étant donné qu'il vise à assurer une relève de qualité parmi les jeunes talents ». Abondant dans le même sens, la présidente de la fondation, Wahiba Dali, a fait savoir qu'il s'agit d'une occasion pour mettre sur le devant de la scène la nouvelle génération d'interprètes à travers l'ensemble des écoles (Alger, Constantine et Tlemcen) formant essentiellement la structure de ce répertoire. Dali, un pionnier de l'andalou A cette occasion un spectacle de haute facture a été animé par quatre interprètes, Lila Borsali, Hasna Hini, Dalila Mekkader et Karim Boughazi. Accompagnés d'un orchestre cossu, dirigé par Nadjib Kateb, grande figure du genre, ces derniers ont offert au public une sélection de belles fresques de la nouba et ses dérivés, dont le haouzi, laâroubi et le med'h. De son côté, Dif Fazilat, spécialiste de la musique andalouse, est revenu, dans une petite présentation, sur la vie et l'œuvre d'Abdelkrim Dali en mettant en avant son combat pour la préservation de ce patrimoine lyrique. Le maître du haouzi a laissé, dit-elle, quelque 700 heures d'enregistrement compilant pratiquement toutes les structures et les compositions de ce mode. Abdelkader Bendaâmèche, grand connaisseur du patrimoine musical algérien et auteur d'une brillante biographie sur le chantre Cheikh El Hadj Abdelkrim Dali, une vie, une œuvre (Enag), est revenu, jeudi dernier, dans une conférence sur le parcours de l'homme qu'il considère comme l'un des piliers de l'andalou. Les huit candidats se sont produits, jeudi dernier et hier, dans l'espoir de figurer sur le podium. La consécration finale est prévue ce soir avec à la clé de « belles surprises », notamment l'enregistrement d'albums et d'autres titres honorifiques.