Le président de l'Association algérienne de solidarité aux malades respiratoires (A.Asma. Resp.), Rachid Sadaoui, a appelé, samedi dernier, le ministère de la Santé à aider à l'oxygénothérapie à domicile, et le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale à couvrir l'achat des appareils destinés à cet effet. Intervenant à l'ouverture de la journée de sensibilisation organisée au centre culturel du 11-Décembre, commune de Belouizdad, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des maladies respiratoires, Sadaoui a dénoncé « la marginalisation dans laquelle se retrouvent les malades souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPSO) ». Pour le président de l'A.Asma. Resp, « l'oxygénothérapie à domicile aux insuffisants respiratoires (manque de CO2 dans le sang) via les extracteurs d'oxygène, permet de soulager les malades mais surtout les hôpitaux qui ne peuvent faire face au nombre sans cesse croissant des malades respiratoires. Avec une aide respiratoire de 15 heures au stade 4 de la maladie, nous pouvons aisément imaginer la saturation qui peut y avoir sachant que, d'après les médecins, 5% de la population est atteinte de BPCO à différents stades. 80% des malades sont victimes du tabagisme. Ce chiffre est appelé à augmenter vu le nombre sans cesse croissant de fumeurs, notamment les femmes, et le nombre des personnes allergiques et asthmatiques, en plus d'une urbanisation sauvage et une pollution de plus en plus étouffante ». Evoquant le rôle de l'association, sa secrétaire générale, Sabéha Lamoudi, a mis en exergue l'apport des entreprises, le ministère de la Solidarité et l'UE dans l'acquisition des appareils. « Aujourd'hui, nous disposons d'un parc de 70 appareils à l'échelle nationale, tous en activité. C'est dire, le nombre important des BPSO, d'où notre difficulté à satisfaire toute la demande ». Lors de la création du réseau d'aide à domicile, « l'A.Asma.Resp a commencé avec 14 appareils émanant d'un don d'une association française datant de 1996, avant de se procurer en 2004 une douzaine d'appareils neufs grâce au concours de Sonatrach qui a financé l'opération ». « L'Association a cofinancé, par ses propres fonds (à hauteur de 20%), avec quelques sponsors, une opération d'acquisition de 40 extracteurs d'oxygène avec la Commission européenne dans le cadre du programme Meda », explique-t-elle. Cette journée a regroupé une partie des 20.000 adhérents que compte l'association. Tous ont un parent malade. Parmi eux, une citoyenne habitant Bordj El Bahri et dont l'époux souffrant de BPSO depuis 4 ans. Elle témoigne de l'apport de l'association dans la prise en charge de son mari à domicile. « Depuis un an, nous avons un extracteur d'oxygène offert par l'A.Asma. Resp, et un aérosol de l'association El Baraka. Ceci a fait cesser les souffrances de mon époux qui ne peut plus faire d'efforts ». Notre interlocutrice ne manquera pas de sensibiliser sur les ravages du tabac. « Mon époux était un grand fumeur, trois paquets de cigarettes par jour, il a même subi des interventions au niveau du cœur. » Une autre adhérente de Sétif est venue dénoncer la marginalisation des malades souffrant de BPSO. Son époux est atteint par cette maladie. Elle a salué l'oxygénothérapie à domicile avec « l'appui de l'association ». Car, comme elle le soutient, « un extracteur d'oxygène coûte 150.000 DA et sa location chez le privé avoisine les 8.000 DA la semaine ». La galère est totale.