Chassez le naturel, il revient au galop. Nos commerçants ne peuvent se départir des mauvaises habitudes et ne ratent aucune occasion pour se sucrer sur le dos des consommateurs. Avant les augmentations devant suivre l'entrée en vigueur de la loi de finances 2017, tous les produits ont connu des hausses injustifiées. Achetés aux anciens prix, ces produits sont revendus aux tarifs devant entrer en vigueur l'année prochaine, avec une marge bénéficiaire qui a plus que doublé. C'est la course au jackpot du côté des commerçants. En plus des périodes sensibles, comme le Ramadhan, l'approche de l'Aïd et autres fêtes religieuses, ils vont réaliser à l'occasion des bénéfices considérables au détriment des consommateurs, du fisc et du Trésor public en général. Les produits de large consommation connaissent une flambée des prix que rien ne justifie, si ce n'est la boulimie (avidité) des commerçants et autres intermédiaires. Qu'il s'agisse du lait, des fruits et légumes ou des légumes secs, tout a augmenté et tout indique que cela va aller crescendo. L'exemple le plus frappant concerne le tabac qui connaît depuis plus d'un mois des augmentations continues, en attendant celles qui devraient entrer en vigueur l'année prochaine. Le détaillant renvoie la balle aux grossistes qui, souvent, ne sont que des intermédiaires, voire des parasites, qui flairent les bonnes affaires et stockent les produits susceptibles de rapporter gros. Ces gérants des pénuries, qui tirent les ficelles dans l'ombre et qui dictent leur loi au marché, restent difficilement identifiables. En dépit de tous les efforts consentis par l'Etat pour réguler le marché et garantir la disponibilité des produits, les circuits de distribution échappent encore au contrôle, ce qui permet aux spéculateurs d'influer à leur guise sur les prix des produits et même sur leur disponibilité. Il devient plus qu'urgent d'éliminer tous les intermédiaires à travers la mise en place et l'organisation des marchés de gros, mais aussi et surtout d'imposer la facturation sur tous les produits, seul moyen d'avoir une traçabilité et d'éviter l'évasion fiscale, car il n'est pas normal que le simple citoyen paye ses impôts, alors que ceux qui se cachent derrière les réseaux de distribution clandestins ne payent aucun centime.