La question se pose chaque année par les consommateurs qui redoutent une flambée des prix durant le mois de Ramadhan. Il faut en effet s'armer de patience et se munir de beaucoup d'argent pour faire ses emplettes dans les marchés de la ville d'Oran. Déjà et à quelques jours seulement du début du jeûne, des signes avant-coureurs renseignent sur la hausse des prix des produits de fruits et légumes, de la viande carnée et blanche sans oublier le poisson qui est devenu un mets de luxe. Une frénésie s'est en effet emparée de nombreuses ménagères qui stockent les légumes et autres produits de base alors que la disponibilité de ces produits est largement suffisante pour couvrir les besoins de la population bien au-delà du mois de carême. Par ailleurs et dans le but de contrecarrer le foisonnement des marchés informels et réguler les prix des produits de consommation, une commission mixte composée des services de l'APC, de la daïra, des services de la Gendarmerie nationale, de la police et de la direction de wilaya de commerce a été mise sur pied à l'effet de canaliser les marchands ambulants. Concrètement, une centaine de brigades de contrôle de la qualité seront à pied d'œuvre durant le mois de Ramadhan pour veiller à l'organisation des marchés de proximité des fruits et légumes, des épiceries, des boucheries et des marchands de glace. Nous apprenons dans ce cadre que 10 brigades de contrôle des marchands ambulants ont été retenues par la commission de wilaya pour sévir contre ces vendeurs qui exposent à même le sol les produits alimentaires périssables et parfois périmées. Cette année, il est à craindre l'apparition de dizaines de marchés informels qui vont concurrencer les vendeurs de légumes et fruits des 10 marchés de proximité couverts de la ville. "Les marchés informels de gros de fruits et légumes se mettent aussi de la partie pour porter un coup dur aux mandataires du marché de gros d'El-Kerma qui devront se plier aux exigences des intermédiaires, véritables relais entre les producteurs et les marchands de gros", a indiqué pour sa part un responsable de l'UGCCA. Dans cette course aux profits, cet état de fait qui entre en ligne de compte provoquera une hausse de plus de 40% sur les fruits et légumes, affirme-t-on de même source. À côté de ces extrêmes, des facteurs négatifs comme l'absence des réseaux de commercialisation, de distribution et de stockage des produits périssables déstabilisent la mercuriale et poussent les consommateurs à se rabattre sur les marchés informels où les prix sont plus attractifs. D'un marché à un autre, les prix des légumes diffèrent dans une fourchette de 20% et parfois plus. A titre illustratif, la pomme de terre, la tomate, l'oignon et le navet sont cédés à 70, 100, 60 et 100 DA alors que leurs prix ne dépassaient pas les 50, 60, 30 et 50 DA il y a à peine une semaine. K. R-I.