N'ayant actuellement que 3% des parts du marché du transport maritime de la marchandise, le pavillon national déploie une nouvelle stratégie à même de renforcer son intervention mais surtout faire face à la concurrence « féroce et solide » des autres compagnies étrangères qui interviennent dans le marché algérien. Avec l'association des trois partenaires Cnan- Nord, Cnan Med et leur agent commercial Nashco, le pavillon national est déterminé à aller de l'avant en offrant de nouvelles solutions à la demande spécifique des clients. L'objectif est, a souligné Madjid Ingrachen, directeur commercial de Nashco, d'arriver à moyen terme à accroître la part de marché du pavillon national à hauteur de 25 à 30%. Pour y parvenir, un programme de renouvèlement de la flotte a été mis en place pour l'acquisition de 25 navires dont 18 pour le compte de Cnan Nord et le reste pour Cnan Med, a-t-il déclaré lors d'une conférence thématique organisée en marge du salon Logistical, dont la clôture est prévue pour aujourd'hui. Le même responsable a précisé que concernant Cnan Nord, six navires sont déjà mis en service alors qu'il est prévu l'acquisition du septième avant la fin de 2016 et deux autres l'année prochaine. Ces acquisitions de « dernière génération qui répondent aux normes internationales » ont permis à Cnan Nord non seulement de souffler, mais aussi de se positionner sur des marchés-clés à l'international. Actuellement, cet armateur est revenu sur le port d'Anvers, le deuxième port d'Europe. Il dessert également le port de Hambourg, le plus grand port de commerce d'Allemagne et le troisième en Europe. Comme il a récupéré des espaces au niveau du port d'Izmir, deuxième grand port de Turquie, en déployant des navires multipurpose pour répondre à une demande spécifique, a fait savoir le même responsable. Celui-ci ajoutera que la Cnan avait perdu des parts de marché à cause de la vétusté de sa flotte. Et l'opération de rajeunissement se fait crescendo. Idem pour Cnan Med qui, elle, est spécialisée dans l'axe Méditerranée occidentale. En se dotant de 6 navires, le septième est en route, Cnan Med assure des dessertes régulières vers le sud de la France, l'Espagne et l'Italie, comme elle offre des services intermodaux à la demande des opérateurs. Elle prévoit de renforcer sa flotte avec deux navires de capacité de 1.700 EVP chacun en 2017, a annoncé son directeur d'exploitation, Djamel Karaoui. Un secteur et plusieurs intervenants La rencontre a également permis de connaître les différents métiers intervenant dans le secteur du transport maritime tels le transitaire, le consignataire, le conseil à l'organisation dans le transport et l'armateur.Une opportunité également qui a permis de vulgariser les missions des différentes entreprises nationales. Pour la société Nashco, le transport de bout en bout (sortie d'usine de fournisseur à l'entrepôt du client) est désormais possible. Chose que le transitaire national ne peut faire, a indiqué Saïd Benhocine, PDG de Filtrans, une société internationale de transit transport créée en 2014 dont la mission est de prendre en charge et de développer les métiers de transit, de transport et d'entreposage. « Nous ne pouvons pas faire le bout en bout pour la simple raison qu'il n'y a pas un opérateur national public ou privé qui est installé ailleurs. C'est interdit », a-t-il dit, ajoutant que des transitaires étrangers n'ont pas cette contrainte d'autant qu'ils ont la possibilité de s'installer ici et ailleurs. Il a fait savoir qu'une réflexion a été lancée au niveau de la Banque d'Algérie pour assouplir la réglementation des changes et voir dans quelle mesure les transitaires nationaux pourraient intervenir à l'extérieur. L'enjeu est de réduire les coûts de la logistique. Pour ce faire, Benhocine a préconisé de « mieux s'organiser dès le départ ». Les différents intervenants ont saisi cette occasion pour mettre l'accent sur la nécessité d'installer un guichet unique qui assurera une base d'informations globale sur le secteur.