L'enfant Yacine Hamani, âgé de 9 ans, enlevé à Tissemsilt et retrouvé 36 heures plus tard, a été amputé de la rate. L'auteur n'était que son propre père avec la complicité de ses proches. Ils l'ont poignardé à plusieurs reprises « pour extraire une quantité de sang, une condition exigée par les charlatans ». L'enfant a été sauvé de justesse par les policiers. Il est toujours hospitalisé, sous surveillance médicale intense. L'enfant résidant à Béchar, Ahmed Yacine Dariah, âgé de 6 ans, n'avait pas de chance. Il a été découpé en morceaux et calciné. Le petit a été enlevé par ses voisines, pour utiliser sa main, qui portait une ligne de chance, dans la sorcellerie. Le charlatanisme est à l'origine de la majorité des cas d'assassinat des enfants, selon les services de police. Une prise de conscience de la société est plus que nécessaire. C'est dans ce sens que le commandement de la police vient de lancer une campagne de sensibilisation et d'information notamment sur le numéro vert 104. La police vise à instaurer la culture du signalement, dans la lutte contre toutes les formes de criminalité. Une ambiance particulière a marqué la prière du vendredi au niveau des mosquées à travers plusieurs wilayas du pays. En effet, « l'imam » n'était autre qu'un officier de police, en tenue, qui a présenté un prêche sur « la protection de l'enfant en Islam et le rôle de la société civile ». Cette initiative de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), en coordination avec le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, s'inscrit dans le cadre d'une campagne de sensibilisation et surtout d'information sur la nouvelle mesure prise par la DGSN concernant la mise en œuvre du numéro vert 104, qui vient renforcer le dispositif « Alerte kidnapping enfants ». A la mosquée Najah de Mohammadia à l'est de la capitale, le chef de la cellule de communication, le commissaire-divisionnaire Amar Laroum, a présenté, dans une conférence, les mesures prises par l'Etat pour la protection de l'enfance en Algérie, notamment contre les enlèvements. Il a mis l'accent sur le dispositif « Alerte kidnapping », qui est supervisé par le procureur de la République. L'officier supérieur a indiqué que suite aux instructions du Premier ministre Abdelmalek Sellal, relatives à la mise en œuvre du plan, le DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, a donné des directives pour la mise en place de mécanismes efficaces pour l'application de ce dispositif. « La police a été la première à renforcer ce plan à travers la mise en service du numéro 104 spécial pour la protection des enfants et des personnes vulnérables des différents dangers notamment les personnes âgées et aux besoins spécifiques. Devant les fidèles, le commissaire-divisionnaire Laroum a assuré que l'enlèvement ne constitue pas « un phénomène ». Il a plaidé pour une prise de conscience de la société. « L'analyse criminalistique des cas d'enlèvements d'enfants suivis de meurtre ont fait ressortir que la sorcellerie et le charlatanisme sont à l'origine de ces crimes odieux à l'exemple de l'enfant victime d'une tentative d'assassinat par son père et ses proches à Tissemsilt et l'enfant découpé à Bechar », a fait savoir le cadre de la police. Il a insisté sur la vulgarisation de la culture du signalement chez le citoyen. « Tout le monde doit contribuer notamment la famille, l'école, la société, les maisons de la culture, les mosquées et les médias », a-t-il dit. De son côté, le sous-directeur de l'orientation religieuse du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, Khaled Younsi, a plaidé pour le signalement qui est « un devoir religieux moral et national », se basant sur le Coran. A Médéa, une conférence a été animée à la mosquée Abi Dar El Ghaffari, par un cadre de la police et un sociologue, de même à Tipasa.