Initialement prévu devant le siège de l'Assemblée nationale populaire (APN), le rassemblement national de l'intersyndicale a été finalement tenu devant le Grande-Poste. La présence des éléments de la police, déployés en force aux alentours de la chambre basse du Parlement, a contraint les syndicalistes à se rabattre sur la place de la Grande-Poste pour réclamer l'annulation du projet de loi relatif à la retraite. Les protestataires ont scandé : « Non à la suppression de la retraite anticipée. » « C'est un rassemblement pour l'honneur et contre la honte. Nous sommes fiers de ce que nous sommes en train de réaliser. Aujourd'hui, des syndicalistes de différents secteurs, venus de plusieurs wilayas du pays, ont répondu à l'appel de l'intersyndicale. Nous voulons dire au gouvernement que nous sommes existons », a déclaré le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le Dr Merabet. Celui-ci regrette que des syndicalistes aient été empêchés d'accéder à Alger. Les organisateurs ont signalé que plusieurs manifestants ont été interpellés par la police. Parmi les personnes arrêtées, figureraient Boualem Amoura et Achour Idir, respectivement secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la formation (SNTEF) et du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). De son côté, le coordinateur national du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a refusé de parler d'échec de l'initiative de l'intersyndicale. « Nous avons réussi. N'étaient les forces de l'ordre, le nombre des syndicalistes aurait été plus important. Les militants qui sont venus de l'intérieur du pays, voire même d'Alger-Centre ont été empêchés de rejoindre le lieu du rassemblement », a-t-il dit. N'empêche que « l'objectif a été atteint. Notre message a été transmis. Maintenant s'ils veulent nous écouter, ils n'ont qu'à annuler le projet et temporiser en associant les syndicats autonomes au dossier pour qu'ils puissent apporter leur contribution comme on l'a déjà fait dans le passé », a-t-il souligné. Et de s'interroger : « Pourquoi l'exclusion des syndicats autonomes ? » Des députés du Parti des travailleurs (PT) et ceux du Mouvement de la société pour la paix (MSP) ont quitté l'hémicycle pour rejoindre la manifestation. Le député du PT, Ramdane Taâzibt, a demandé au gouvernement de revoir sa copie concernant ce projet de loi.