Le projet de loi réformant la retraite adopté hier par l'APN, prévoyait la suppression de la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d'âge. Avant d'entamer le vote des articles, Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a introduit un amendement verbal émanant du chef de l'Etat recommandant de maintenir le bénéfice de la retraite moyennant des cotisations de trente-deux ans de travail au minimum. « Soucieux de la situation du monde socioprofessionnel, le chef de l'Etat a répondu favorablement aux travailleurs en consacrant le droit à la retraite sans porter atteinte à la Caisse nationale des retraites. Il a donné des instructions pour permettre aux travailleurs ayant cotisé pendant trente-deux ans de service de bénéficier d'une retraite et ce, durant une période transitoire de deux ans », déclare le ministre sous les acclamations des députés. Ould-Khelifa a soumis cet amendement au vote, et l'hémicycle a répondu par un « oui » unanime avant de poursuivre la séance pour les autres amendements étudiés par la Commission parlementaire de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle. Concernant la globalité du texte, le FLN, le RND, TAJ et les indépendants ont approuvé le projet, le MSP et le PT ont voté contre, et le FFS a boycotté la séance de vote. Le FLN, par la voix de Mohamed Djamaï, président du groupe parlementaire du parti, a salué cette décision présidentielle « démontrant le grand intérêt que le chef de l'Etat porte à la classe ouvrière ». Ramdane Taâzibt, député du PT, indique que son parti prend acte de cette décision présidentielle, mais il estime cependant qu'elle reste « insuffisante » . « Nous regrettons que l'appel des syndicats ne soit pas entendu. La retraite après 32 ans de service sans condition d'âge est abrogée de fait. Ce n'est pas ces deux ans supplémentaires pour les travailleurs qui ont 58 et 59 ans qui vont satisfaire les travailleurs », explique-t-il. Naâman Laouar, député du MSP, a souligné, quant à lui, que la décision de maintenir la retraite sans condition d'âge encore deux ans devra avoir pour conséquence un grand engouement pour prendre la retraite. Ce qui videra assurément les administrations et engendrera un manque d'effectifs. Il a fait savoir dans ce sillage que lors de la dernière réunion de la Commission parlementaire, le ministre du Travail, avait promis de voir avec le gouvernement pour une « concession ». Du côté du FFS, on refuse en bloc le contenu de ce projet qu'il qualifie de « discriminatoire ». A souligner que le projet de loi a fait l'objet de 19 amendements. Ils ont porté sur l'introduction de 6 articles nouveaux et l'annulation des articles 2 et 6 dudit projet de loi. Le vote a été marqué par quelques clashs notamment entre le président de la chambre basse et certains députés du FLN.