La première sortie populaire de l'Alliance nationale pour le changement (ANC) a été «une réussite» et elle «aurait eu plus d'échos» si les conditions, notamment financières, étaient mobilisées. C'est ce qu'a indiqué M. Aïssa Ben Meki, membre du Conseil consultatif du parti El Islah, un des fondateurs de l'ANC lors de son intervention hier sur les ondes de Chaîne III. Il a indiqué que le meeting organisé jeudi à Alger a été marqué par les deux discours prononcés dont un revêt un caractère technocratique et l'autre politique. Prônant la devise «laissons la place aux jeunes», l'invité de la Radio a souligné que l'ANC œuvre dans la perspective de préparer l'élite algérienne pour que celle-ci occupe dans l'avenir la sphère politique. «Avec de nouvelles têtes», l'Alliance vise à opérer un «changement radical, structurel et véritable qui débarrassera le peuple algérien du système rentier, de la corruption et surtout briser le mur de la peur». Comment atteindre cet objectif ? Le changement, selon lui, c'est d'introduire une refonte globale de la Constitution «pour la rééquilibrer» d'autant que celle-ci est «rigide». Il suggère, ensuite, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. Un gouvernement dont les missions seront limitées dans le temps, puisqu'il s'agira d'assurer une période de transition. «Nous proposons que ce gouvernement soit composé de toutes les tendances politiques et idéologiques et d'instaurer un climat de concertation nationale», a-t-il expliqué. Il ajoutera que l'objectif fixé par l'ANC est d'aboutir à la mise en place d'un régime parlementaire. Le changement s'effectuera avec le pouvoir en place, souhaite M. Ben Meki mais aussi «contre lui», si ce dernier ne s'inscrit pas dans la même démarche souhaitée quant à l'aspiration au changement. Au sujet de la présence massive d'islamistes, il s'est contenté de dire que «cette rencontre populaire a regroupé toutes les tendances», soulignant toutefois que «l'islamiste a été victime de la répression politique» et que «l'arrêt du processus électoral a été la dérive». Pour justifier la présence de Ali Benhadj, M. Ben Meki a indiqué que celui-ci est «un citoyen comme un autre qui n'a rien à se reprocher vis-à-vis de la justice donc pourquoi l'empêcher d'y assister». Pour ce qui est des ovations auxquelles l'ex-no 2 a eu droit, Ben Meki a précisé que celles-ci ont «émané de ses compagnons». Sur le plan économique, il a souligné que l'ANC ne prétend pas offrir un modèle économique mais de contribuer au changement à travers la «réactivation des mécanismes de régulation et la mise en place de conditions favorables pour la création de richesses». Pour M. Ben Meki, toutes les mesures prises par le gouvernement, y compris les programmes quinquennaux exécutés ou en phase d'exécution sont «des mesures conjoncturelles». Passant au chapitre de l'actualité internationale, notamment ce qui se passe actuellement en Libye, le responsable a affirmé que l'ANC est favorable «si cette intervention militaire met un terme au calvaire du peuple libyen» et contre si celle-ci a des intentions néocolonialistes».