Ces combattants « sont très peu nombreux, mais ils sont tenaces et ils combattent jusqu'à la mort », a-t-il déclaré. Les frappes sont désormais menées par des drones. Le navire d'assaut amphibie USS Wasp et ses avions Harrier, présents au début de l'opération, ont quitté les lieux, a-t-il précisé. Davis a souligné que Syrte est la dernière zone urbaine libyenne où Daech détient encore des positions. « Mais les terroristes sont encore présents dans des zones non peuplées du pays », a-t-il ajouté. Selon lui, « des soldats américains se trouvent actuellement en Libye pour faciliter la coordination entre les forces du GNA et les forces américaines pour mener les frappes ». Les militaires américains sur place « ne font pas de formation de conseil et d'accompagnement » des forces locales comme en Irak ou en Syrie, a-t-il précisé. Selon lui, les soldats US restent à distance de la ligne de front et « facilitent les échanges d'informations » entre Libyens et Américains pour les frappes, qui sont définies par les forces libyennes et non par les forces américaines. Au démarrage de ces bombardements, le 1er août dernier, Washington avait estimé que la campagne américaine en appui des forces du gouvernement libyen d'union nationale (GNA) pour reprendre Syrte serait probablement courte, se mesurant « en semaines et non en mois ». Le GNA avait lancé, le 12 mai dernier, une opération de reconquête de Syrte. La ville côtière située à 450 km à l'est de la capitale Tripoli était devenue le fief du groupe terroriste en Libye, après sa conquête en juin 2015. L'opération anti-Daech s'est enlisée notamment en raison de la prudence qu'adoptent les forces pro-GNA pour éviter de nouvelles pertes et protéger les civils. Les combats ont en effet été meurtriers, avec près de 700 morts et 3.000 blessés dans les rangs des forces pro-gouvernementales. Des milices s'affrontent à Tripoli Au moment de la concentration des efforts dans la lutte contre Daech à Syrte, de violents affrontements opposaient, jeudi dernier au soir, des milices rivales, à Tripoli, où des coups de feu et des explosions étaient entendus dans le sud de la ville, ont rapporté des médias. Des armes lourdes ont été déployées et des chars et des pick-up ont pris position dans certains quartiers du sud de la capitale libyenne, sous la coupe d'une mosaïque de milices de diverses obédiences. Des médias libyens ont fait état d'au moins 7 morts. Des combats quasi quotidiens opposent ces groupes armés qui se livrent, depuis la chute du dirigeant Mouammar El Gueddafi en 2011, à une lutte d'influence empêchant les gouvernements successifs de rétablir l'ordre dans le pays, en l'absence d'une armée ou d'une police régulière. Soutenu par l'ONU, les Etats-Unis et les Européens, le GNA installé, en juillet dernier, dans la capitale devait remplacer les deux « gouvernements » qui se disputaient le pouvoir en Libye depuis près de deux ans. L'un est basé dans l'Est et l'autre à Tripoli. Mais cet Exécutif a échoué à asseoir son autorité, malgré le soutien de quelques milices. D'autres groupes armés lui sont hostiles et soutiennent l'ex-gouvernement de Tripoli de Khalifa Ghweil. Ce dernier occupe toujours le bâtiment du Conseil d'Etat libyen à Tripoli. Il bénéficie de l'appui de quelques milices, dont des islamistes, de la coalition Fajr Libya qui s'était emparée de la capitale Tripoli durant l'été 2014.