Ont pris part à cette rencontre de nombreux représentants du gouvernement dont Hamid Grine, ministre de la Communication, Abdelkader Ouali, ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Mohamed Mebarki, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Ghania Idalia, ministre des Relations avec le Parlement, et Mouatassam Boudiaf, ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers. Le grand argentier du pays, Hadji Baba Ammi, est revenu, dans son exposé, sur les principales « nouveautés » du texte conçu pour la première fois sur une période triennale, dans l'objectif d'asseoir une politique prospective à moyen terme. Il a d'entrée expliqué que ledit texte a été élaboré dans le cadre d'un contexte « particulier » marqué par une réduction des ressources financières du pays depuis le mois de juin 2014, et ce, en raison du fléchissement des prix du baril de pétrole. Une situation qui a « fortement » secoué notre économie qui nécessite des dispositions budgétaires « appropriées » susceptibles de « rationaliser les dépenses ». Le tout dans le cadre d'une politique « prudentielle » inspirée du nouveau modèle économique de développement, validé par le gouvernement. Outre le fait qu'il prévoit l'augmentation de la taxe ordinaire pour se libérer de la dépendance aux recettes pétrolières et garantir un financement optimal des investissements publics, le projet de loi tend à préserver la qualité du service public et un processus de croissance durable et protéger l'emploi et le pouvoir d'achat des classes vulnérables, a indiqué Baba Ammi. Par le langage des chiffres, le ministre a précisé aux sénateurs que l'encadrement macroéconomique et budgétaire des trois prochaines années consiste en un prix référentiel du baril de pétrole à 50 dollars et un prix approximatif (prix du marché) à 50 dollars le baril en 2017, 55 en 2018 et 60 en 2019. La moyenne du cours de change prévu pour la même période, élaboré sur la base du projet de loi, est de 108 DA le dollar. Il est attendu également une moyenne d'inflation de 4%. Le ministre des Finances a rappelé, en outre, que les dépenses publiques seront plafonnées aux alentours de 6.800 milliards durant les trois prochaines années, au moment où l'on prévoit une augmentation des recettes hors hydrocarbures de 11% du fait de la hausse de la base fiscale et l'amélioration du recouvrement. La moyenne de croissance économique est estimée, quant à elle, à 3,9% dans le cadre des prévisions budgétaires pour l'exercice 2017 pour baisser à 3,6% selon les estimations de 2018 et remonter ensuite à 4,3% en 2019. Selon le projet de loi de finances, il est prévu un recul progressif dans le déficit du Trésor public estimé à 1.297 milliards de dinars en 2017, soit 6,7% du produit intérieur brut (PIB), pour retomber à 1,9% en 2019. Evoquant les dépenses de fonctionnement, Baba Ammi a précisé que la masse salariale diminuera de 60 milliards de dinars en 2017 pour passer de 2.232 à 2.172 milliards de dinars. Les transferts sociaux enregistreront ainsi une baisse de 11,4% en 2017 par rapport à 2016 pour atteindre 1.630,8 milliards de dinars (8,4% du PIB). Le ministre a, en outre, évoqué les indices macroéconomiques les plus importants pour le premier semestre 2016 et qui ont permis d'établir les prévisions de 2017. Le déficit de la balance commerciale a atteint, fin juin 2016, près de 10,3 milliards de dollars, soit une baisse de 31% par rapport à la même période de 2015, alors que le prix du pétrole algérien s'affichait à 40,65 dollars, contre 58,05 à la même période de 2015. Le déficit du Trésor public a atteint, fin juin, 1.769 milliards de dinars avec une hausse de plus de 611 milliards de dinars par rapport à juin 2015. Les disponibilités du Fonds de régulation des recettes (FRR) ont atteint 740 milliards de dinars fin juin dernier, suite à des prélèvements évalués à plus de 1.333 milliards de dinars et consacrés à la couverture du déficit budgétaire au cours du premier semestre de l'année. Le ministre a ajouté que le taux d'inflation avait atteint 6,03% fin juin 2016, contre 5,32% durant le même semestre de 2015. Le ministre a rappelé les principales mesures législatives et fiscales prévues dans le projet de loi et axées notamment sur l'augmentation de 2% de la taxe sur la valeur ajoutée et certaines taxes sur les constructions et les logements individuels, les autorisations foncières, le carburant et le tabac, certains produits de luxe et certaines activités de sociétés étrangères, outre une « taxe sur l'efficience énergétique » appliquée sur les appareils électroménagers à forte consommation énergétique.