Depuis le début de leur offensive, le15 novembre dernier, pour reprendre le contrôle de la totalité d'Alep, les forces gouvernementales syriennes ont déjà reconquis plus des deux tiers des secteurs tenus par les rebelles au nord d'Alep-Est. L'armée et ses alliés, les combattants iraniens et libanais du Hezbollah, tentent désormais de s'emparer des quartiers sud, notamment ceux de Chaar et Cheïkh Saïd. Ils se sont emparés dimanche des quartiers Karam al-Myessar, Karam al-Tahhan et de parties du quartier Qadi Askar, selon la télévision d'Etat. Les hélicoptères de l'armée ont largué sur Alep-Est des milliers de tracts appelant « les combattants à abandonner leurs armes », a indiqué l'agence de presse officielle Sana. Au moins 311 civils, dont 42 enfants, ont été tués dans les quartiers rebelles d'Alep depuis le début de l'offensive. Et environ 50.000 de leurs 250.000 habitants ont fui leurs foyers, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Cette ONG a ajouté que près de 70 personnes ont été tuées dans les quartiers gouvernementaux par des tirs rebelles. Dans la province voisine d'Idleb, au moins 46 personnes, en majorité des civils, ont péri dimanche dans des raids aériens, selon la même source. L'opposition politique, en exil, a demandé « au Conseil de sécurité et à la communauté internationale d'assumer leurs responsabilités et d'agir immédiatement ». C'est dans ce contexte que le Conseil de sécurité a tenu, hier, à New York, une réunion pour le vote d'un projet de résolution demandant une trêve d'au moins sept jours à Alep et un accès humanitaire aux habitants pris au piège des combats. Le texte a été mis au point par l'Egypte, la Nouvelle-Zélande et l'Espagne après de longues négociations avec la Russie qui n'a pas approuvé cette démarche. Son ministre des Affaires étagères, Sergueï Lavrov, a estimé, hier, que ce texte est une « provocation ». Lors d'une conférence de presse tenue à Moscou, il a également annoncé des discussions entre Russes et Américains, mardi ou mercredi à Genève, sur le départ de « tous les rebelles » d'Alep. La Russie a auparavant proposé une trêve de 24 heures seulement, renouvelable, et voulait que les groupes armés extrémistes comme le Front al-Nosra soient explicitement exclus du cessez-le-feu. Cet allié de Damas a, par ailleurs, annoncé l'envoi d'aide humanitaire aux habitants de la ville. Sur le plan militaire, un avion de chasse russe s'est écrasé, hier, en appontant sur le porte-avions Amiral Kouznetsov déployé en mer Méditerranée.