Les cheminots ont encore une fois surpris, hier, les voyageurs par une grève. Ils avancent des revendications relatives à leur plan de carrière et les avancements qui lui sont inhérents. Le trafic ferroviaire a été complètement paralysé dans l'Algérois et sa banlieue avant de reprendre timidement à la faveur du service minimum, non assuré dans la journée. Pris de court, les voyageurs, notamment les travailleurs et les étudiants, habitués à prendre le train, étaient livrés à eux-mêmes sans la moindre information de la part de la SNTF. Devant les guichets, il n'y avait personne pour les renseigner. Les guichetiers disent qu'ils ont été surpris, eux aussi, par ce soudain arrêt de travail. « C'est la grève », répondaient sèchement certains agents de la SNTF à des voyageurs furieux et perplexes. Selon Albane Abdeslam, secrétaire général de la Fédération des cheminots, un groupe minoritaire de cheminots qui activent dans le dépôt d'Alger veulent imposer leur loi pour revoir le projet de plan de carrière des cheminots qui est, pourtant, en phase d'achèvement. « Nous avons contacté toutes les sections syndicales pour qu'elles donnent leur avis sur ce projet. Certains agents de la SNTF ont bénéficié de promotion après avoir stagné dans le même poste pendant des années. La seule section syndicale qui n'a pas donné son avis est bien celle du dépôt d'Alger. » Selon notre interlocuteur, les premiers résultats de ce projet de classification ont vu le jour, d'autres seront divulgués les mois de janvier et février 2017. « Nous avons pu arracher un acquis pour les travailleurs dont le protocole d'accord sera signé le mois de janvier 2017, avec effet rétroactif », tient à préciser le syndicaliste qui appelle les grévistes à reprendre le travail « pour ne pas gâcher le processus qui a commencé à porter ses fruits après des années d'attente. » Cette grève surprise a aussi laissé pantois les responsables de la SNTF. Le directeur général, Yacine Djaballah, est intervenu hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III pour donner quelques explications sur le projet de classification des postes qui, selon lui, est en phase d'aboutissement.