« La jouissance de l'opposition parlementaire de ses droits lui impose, en contrepartie, des obligations constitutionnelles, les plus importantes étant de rester fidèle au mandat du peuple et demeurer à l'écoute permanente de ses aspirations », a déclaré, dans son allocution prononcée à l'ouverture des travaux, la ministre chargée des Relations avec le Parlement, Mme Ghania Eddalia. Cette dernière a soutenu que l'existence d'une opposition parlementaire efficace est nécessaire. « Elle reflète le pluralisme dans la mesure où elle présente des idées et des propositions ainsi que des politiques différentes de celle du gouvernement, ce qui permet une grande ouverture aux différents points de vue et opinions », a-t-elle souligné. Elle considère que l'existence d'une opposition active, qu'il s'agisse de parlementaires indépendants ou appartenant aux groupes parlementaires qui ne soutiennent pas le gouvernement, est un élément essentiel dans le système démocratique. Mme Eddalia a affirmé que l'opposition parlementaire dans notre pays a participé pleinement aux concertations qui ont abouti à la révision de la Constitution. « Il est aujourd'hui attendu d'elle, dans le cadre de ces nouvelles dispositions, plus d'engagement et de participation dans l'action parlementaire », a-t-elle estimé. Selon la ministre, l'opposition doit jouir d'un certain nombre de droits à même de lui permettre de jouer efficacement le rôle qui lui revient et de présenter une alternative à la majorité. Elle a expliqué que ces droits portent, de manière générale, sur un traitement égal entre les membres du Parlement et la liberté d'expression et de réunion. D'une manière plus précise, les droits de l'opposition comportent le droit de contrôler l'action du gouvernement et à une participation entière au processus législatif. Pour elle, l'opposition n'est pas seulement un sujet ou un thème de science politique. « Elle fait également partie du domaine du droit constitutionnel. On ne peut évoquer l'existence d'une opposition parlementaire que dans un cadre légal, précis », a-t-elle dit. Et d'enchaîner que le but de la révision constitutionnelle en 2016 est de conférer des droits à la minorité parlementaire, notamment le droit de saisir le Conseil constitutionnel d'une exception d'inconstitutionnalité des textes votés par le Parlement et de consacrer une séance mensuelle pour chaque chambre pour débattre d'un ordre du jour présenté par ou des groupes parlementaires de l'opposition. La ministre ne le cache pas : il ne peut y avoir de pouvoir fort sans une opposition forte et constructive, voire « point de démocratie sans une alternance au pouvoir ». A noter que les intervenants lors de cette rencontre ont mis l'accent sur les droits et les devoirs de l'opposition au sein du Parlement. Ils ont appelé celle-ci à exercer son rôle dans le respect de la loi et de la Constitution. Pour Messaoud Chihoub, professeur universitaire, l'opposition parlementaire a une place importante dans la Constitution algérienne. Selon lui, elle doit faire preuve de responsabilité et surtout « veiller » à ne pas s'opposer, uniquement pour le plaisir de le faire, aux politiques du gouvernement. Pour sa part, le Dr Saïd Mokadem, a estimé que l'opposition doit être objective et efficace dans son rôle de contrôle de l'action du gouvernement.