« Le Professeur du violon », un long métrage du Brésilien Sergio Machado, a clôturé, jeudi dernier, la 7e édition des journées du film engagé du festival international du cinéma d'Alger (Fica), à la salle El Mougar. Cet ultime film nous plonge dans le monde de la musique. C'est un mélange de beauté, de magie mais aussi de crainte et de « trac ». Le réalisateur a trouvé un moyen attrayant pour évoquer la délinquance, la violence dans la rue auxquelles sont confrontés les jeunes des bas quartiers. La musique semble être un moyen d'évasion de ces derniers, pour continuer à rêver et surtout à survivre. Le film tend la main aux adolescents confrontés à la délinquance. D'un simple coup d'archet, leurs cœurs s'éveillent à l'espoir. Le film donne une belle leçon de vie. Après une semaine de projections de longs-métrages et de documentaires en compétition et en hors compétition, signés par des metteurs en scène de différentes nationalités, le jury à rendu son verdict. Il a consacré « Sonita » et « I, Daniel Blake », meilleurs films de l'édition. Ce dernier narre les déboires d'un chercheur d'emploi en Grande-Bretagne et un documentaire évoque le sort d'une réfugiée afghane en Iran dont le rêve est de devenir une rappeuse. Sous la contrainte familiale, elle est obligée de se marier. Le jury de la section documentaire a attribué le Grand Prix du genre à « Sonita » de l'Iranien Rokhsarech Ghaemmaghami, pour les valeurs et le courage qu'il véhicule. « Il trace le parcours fragile mais courageux d'une femme. L'implication de la réalisatrice dépasse les frontières géographiques », a souligné le porte-parole du jury, le peintre Denis Martinez. Deux films documentaires ont décroché des mentions spéciales jury. La première est revenue au film hispano-américain, « Hommes invisibles » d'Alfonso Domingo et Jodi Torrent et la deuxième a échu au film colombien « Atentamente » de Camila Rodriguez Triana. Le prix du jury a été décerné au film italien, « Fuoccamare, par-delà Lampedusa » de Gianfranco Rosi. Denis Martinez a expliqué que ces films sont récompensés pour « l'extrême intention accordée aux personnes marginalisées, à la tragédie de notre époque et à la détresse humaine ». « En matière de documentaires, nous avons vu des films qui nous ont passionnés et d'autres qui nous ont questionnés », a-t-il ajouté. « Un festival-exemple » Le jury de la section fiction, présidée par Abdelkrim Bahloul, a décerné le Grand Prix au film britannique de Ken Loach, « I, Daniel Blake », lauréat de la Palme d'or au festival de Cannes 2016 et le prix du jury au long métrage yéménite « Moi, Nojoom, 10 ans et divorcée » de Khadidja Al Salami. « Khadidja a fait de sa vie un combat et de son combat, un film », a affirmé le réalisateur. Le public, quant à lui, a décidé de récompenser deux films documentaires et deux autres de fiction. Dans la section documentaire, son choix s'est porté sur « Sontia », réalisé par Rokhsahen Ghhaem Maghami, et « Fiding Fela » de l'Américain Alex Gibney. Dans la section fiction, « I, Daniel Blake », réalisé par Ken Loach, et « Spotlight » de l'Américain Tom MacCarthy ont été récompensés. Le ministre de la Culture qui a assisté à la cérémonie de remise des prix, a estimé que « cette édition a été une totale réussite dans l'organisation et le choix des films ». Le festival, qui a réussi à se tenir sans grande enveloppe budgétaire, est une belle leçon pour les autres festivals. Il a prouvé qu'on pouvait solliciter d'autres ressources financières sans trop compter sur le budget de l'Etat. C'est un exemple à suivre », a-t-il affirmé. Les films projetés, selon lui, « répondaient aux objectifs du festival. Ils sont des plus récents, lauréats de prix internationaux mais véhiculent des valeurs humaines », a-t-il estimé. Pour Mihoubi, « ce festival donne une belle image du cinéma en Algérie ».