Photo : Slimene S.A. Le message du président de la République aux participants à la conférence organisée samedi à la maison de la culture de Mostaganem, à l'occasion du 19 mars, n'a pas laissé indifférente la classe politique. « La réforme est un impératif pour sortir de la situation de crise et d'inertie», par cette affirmation, le président Bouteflika indique qu'il s'apprête à prendre de fortes initiatives politiques. Le RND a publié un communiqué officiel signé par son porte-parole. Il qualifiera « les annonces de réformes politiques d'avancée positive ». En affirmant que « les réformes politiques sont indispensables pour la réussite des réformes globales engagées par le pays », le chef de l'Etat a prouvé qu'il « n'est pas indifférent aux appels qui émanent de la société », nous dira le porte-parole du RND. D'ores et déjà, « le parti se déclare mobilisé pour la réussite de ces réformes qui sortiront notre pays de l'immobilisme ». Pour M. Chorfi, « avec les réformes qui se profilent, l'Algérie va conforter sa stabilité et traduire avec plus d'efficacité encore l'Etat de droit ». M Ayachi Daadoua du FLN partage la même opinion. «Les mesures que nous attendons et que le parti n'a cessé de soutenir s'inscrivent dans un processus logique », nous dit-il. Selon lui, « le pays a traversé une terrible décennie puis a reconstruit tout ce qui a été détruit. Il fallait d'abord consolider la paix, faire redémarrer la machine du développement pour s'intéresser davantage à l'aspect proprement politique des réformes ». En somme, les programmes quinquennaux ne sont que le prélude aux réformes globales ayant pour objectif de changer l'image de l'Algérie dans tous les domaines. M. Boubker, chef du groupe parlementaire du MSP, juge positivement cette « dynamique que vit la société algérienne ». « L'annonce du chef de l'Etat prouve au moins que le changement pacifique et ordonné que nous avons soutenu et défendu commence à prendre forme. Cela ne fera que conforter la crédibilité de nos institutions». «Le président de la République a pris en considération, dans son message, les revendications légitimes exprimées par une large frange de la société», a estimé, quant à lui, le membre dirigeant du P), M. Djelloul Djoudi. Aussi, a-t-il ajouté, le PT «adhère complètement» à la démarche du président de la République en ce qui concerne les réformes politiques. Celles-ci signifient, pour cette formation, «la consécration de la démocratie authentique à travers l'élection d'une Assemblée constituante qui disposerait de toutes les prérogatives, y compris l'élaboration d'une nouvelle Constitution et l'exercice du contrôle sur le gouvernement». Il a ajouté que les réformes politiques étaient désormais «une nécessité» pour renforcer le processus de réformes économiques Pour le mouvement Ennahda, les réformes projetées «doivent être globales et complémentaires et toucher les aspects politiques, économiques et sociaux y compris le système juridique, notamment la Constitution, car étant liée à l'état d'urgence, aujourd'hui levé, et à la crise qu'a vécue le pays. Le parti a également insisté sur l'impératif d'impliquer «sérieusement» les partis politiques à l'élaboration d'une approche commune sur les différents aspects des réformes à réaliser, mettant en garde contre toute marginalisation de la classe politique. Au FNA et au FFS on préfère attendre pour voir et juger. « Il n'y a pas de calendrier précis dans la lettre du Président, nous dit M. Tine, porte-parole du FNA. Certes, la levée de l'état d'urgence a une forte signification politique mais nous ne savons rien de ce qui est prévu pour pouvoir juger et émettre un avis précis». C'est la même attente à la direction du FFS où « la lettre lue à Mostaganem est généreuse mais encore imprécise », pour reprendre l'expression d'un membre de la direction nationale. M. Rebaïne, de AHD 54, estime que « le peuple ne peut pas se contenter de demi-mesures, il veut voir se concrétiser une réelle révolution politique mais aussi sociale car la liberté n'aura pas de sens si elle n'est pas suivie de justice sociale en matière de logement, de travail ou de culture ». Le Secrétaire général du Mouvement El Islah, Djamel Benabdesselam, tout en qualifiant l'annonce de « bonne initiative pour réhabiliter l'action politique » évite de se prononcer avant de prendre connaissance du contenu. Les spéculations vont déjà bon train à propos du contenu de ces réformes. On évoque tantôt des élections anticipées, tantôt une réforme constitutionnelle.