L'Algérie célèbre aujourd'hui l'anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960. Le soulèvement des quartiers populaires d'Alger aura été un tournant dans le cours de la Révolution du 1er novembre 1954. Intervenant à un moment crucial de la guerre de Libération, ces manifestations ont réussi à internationaliser la cause algérienne en l'inscrivant sur l'agenda de l'ONU. Sur le front intérieur, ces manifestations ont été une cinglante réponse du peuple algérien au plan du général De Gaulle, appelé « Plan de Constantine », qui ambitionnait de maintenir « l'Algérie française ». En sortant en masse dans les rues d'Alger, les Algériens ont signifié une fin de non-recevoir à ce plan et réitéré leur soutien au FLN dans son combat pour l'indépendance du pays. Les manifestations du 11 décembre ont été une occasion pour donner un nouveau souffle à la Révolution, notamment dans la capitale où les Français avaient cru qu'en éliminant les héros de la bataille d'Alger et en durcissant leur contrôle sur La Casbah et les maquis, ils allaient remporter la guerre. Le peuple a donné sa réponse sans ambiguïté : la Révolution algérienne est celle de tout un peuple et non d'une poignée de personnes. En adoptant le message de Novembre et en le faisant entendre à travers le monde, les manifestants du 11 décembre 1960 ont inscrit la Révolution algérienne dans les annales de l'histoire et contraint la France à engager des pourparlers en vue de parvenir à l'indépendance de l'Algérie. Si l'on y ajoute les lignes Challe et Morice, de triste mémoire, qui visaient à couper la Révolution de ses bases arrières et surtout de l'empêcher de s'approvisionner en armes, force est de reconnaître que le gouvernement colonial français n'a pas lésiné sur les moyens pour maintenir l'Algérie sous le joug colonial. La réponse du peuple, le 11 décembre, fut cinglante, dans la mesure où elle a grandement influé sur le cours de l'histoire et contraint le colonisateur français à abandonner son rêve algérien.