Le comité de l'Union africaine (UA) sur la Libye rejette "toute intervention militaire étrangère qu'elle qu'en soit la forme", a déclaré samedi le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à l'ouverture d'une réunion à Nouakchott des membres de ce comité. La situation en Libye "exige une action urgente pour une solution africaine à la crise gravissime que traverse ce pays frère", a déclaré M. Ould Abdel Aziz. "Cette solution doit être conforme à notre attachement au respect de l'unité et de l'intégrité territoriale de la Libye, ainsi qu'au rejet de toute intervention militaire étrangère qu'elle qu'en soit la forme", a-t-il ajouté. Il a cependant reconnu qu'à la suite d'un vote jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU autorisant l'usage de la force en Libye et le sommet international de Paris où a été annoncé samedi le début de l'opération militaire, le comité devait, "de manière responsable et efficace, tenir compte dans (sa) démarche de cette évolution nouvelle". "Nous devons mieux coordonner nos efforts avec tous nos partenaires et toutes les parties concernées pour aboutir à un règlement rapide de cette crise", a ajouté le chef de l'Etat mauritanien, un ancien général. Des avions de chasse français ont procédé à quatre frappes aériennes au total samedi en Libye, détruisant plusieurs blindés des forces loyales au colonel Maamar El Gueddafi. Trois des cinq chefs d'Etat qui composent le comité de l'UA participent à la réunion de Nouakchott: outre M. Ould Abdel Aziz, il s'agit d'Amadou Toumani Touré (Mali) et Denis Sassou Nguesso (Congo). Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Yoweri Museveni (Ouganda) y sont représentés par des ministres. Le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, participe également à la rencontre, ainsi que le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra. Après leur réunion dans la capitale mauritanienne, les membres du comité doivent se rendre dimanche à Tripoli, selon le programme officiel de la rencontre.