La télévision en rattrapage, c'est possible. Si vous avez raté une émission, un film ou un documentaire, il sera possible de la/le revoir postérieurement. Il suffit juste d'avoir la connexion internet et un box. C'est un projet initié par la Télévision algérienne à travers toutes ses chaînes, en partenariat avec Algérie Télécom. Etant dans une phase finale de maturation, ce nouveau service appelé VOD, vidéo à la demande, sera opérationnel l'été prochain. C'est ce qu'a annoncé, hier, le directeur du service commercial auprès de la Télévision algérienne, Abderrahmane Khodja, lors de son intervention dans le cadre de la 10e Journée euro-maghrébine de la communication publicitaire. De son côté, le responsable de la communication commerciale d'Algérie Télécom, Azzedine Harik, a expliqué qu'il s'agit de mettre en place une plateforme qui sera alimentée par des contenus issus des programmes de la Télévision algérienne à travers toutes ses chaînes. Les contenus seront segmentés, a-t-il dit, en donnant l'exemple de programmes pour enfants, des documentaires, programmes de films algériens ou autres pour ne citer que ceux-là. Il a indiqué qu'Algérie Télécom assurera la fourniture des box pour ceux qui ont une télévision simple pour pouvoir la relier au réseau internet. Pour ceux qui possèdent un téléviseur spart, la connexion est automatique et tous les programmes seront à leur disposition. Une nouveauté que la Télévision algérienne a intégrée dans le cadre de sa stratégie de développement. Les médias, a souligné Khodja, sont aujourd'hui dans l'obligation de suivre et surtout de faire face aux mutations technologiques dont le rythme passe à la vitesse grand V. Sinon leur pérennité est mise aussitôt en danger. Il a fait observer qu'avec l'avènement des OTT (over the top, un mode de distribution de contenus vidéo via internet, qui permet de regarder ses programmes sur n'importe quel appareil connecté : PC/MAC, tablette, smartphone, console de jeux, décodeur, etc.), les médias devront être plus agressifs mais aussi plus attractifs. Selon Khodja, les télécoms traditionnelles sont elles aussi menacées par les nouvelles plateformes OTT qui proposent des services gratuitement. « Utiliser le viber ou skype constitue des manques à gagner pour les opérateurs de la téléphonie mobile », a-t-il dit. L'autre bataille à gagner est celle de la fréquence. Que ce soit la télévision ou les opérateurs de la téléphonie mobile, ils ont besoin de la fréquence pour pouvoir diffuser et émettre (des services) sur le numérique. La deuxième bataille à remporter est celle du contenu. Selon le PDG de Medi Algeria, Riad Aït Aoudia, le problème en Algérie est l'absence de producteur fort de contenus. « Nous consommons des contenus étrangers », a-t-il dit ajoutant que l'Algérien s'adapte à ces contenus. Ce qui change, ce sont ses préoccupations. « S'il a l'habitude d'entendre des chansons algériennes, à défaut de contenu, il se limitera à ce que proposent les contenus étrangers », a-t-il expliqué. Aït Aoudia a soulevé également le problème du contrôle des contenus publicitaires. « Les concepteurs de publicité ne savent pas où sont les limites. Parfois, la publicité est interdite par une chaîne et acceptée par une autre. Et bien sûr, cela engendre des pertes financières », a-t-il dit tout en préconisant de mettre en place une entité indépendante pour valider les publicités et instaurer une seule réglementation à tous les médias.