Cet ouvrage est une sorte de biographie basée sur plusieurs témoignages oraux et particulièrement des entretiens effectués auprès de la famille de Ali Boumendjel. Toutes les œuvres marquantes ont une histoire assez extraordinaire pour que la légende s'en empare. Celle de Malika Rahal est tout simplement révélatrice. Ces références illustrent l'histoire. Le cadre a le mérite de nous changer d'époque. Ce genre d'ouvrage aime à simplifier au maximum au profit du suspense et des rebondissements des faits et des événements relatés. La preuve, cette auteure utilise une écriture très simple, d'une densité et d'une méticulosité incroyables. Agrégée d'histoire, Malika Rahal s'est spécialisée dans l'histoire de la colonisation française en Algérie. Elle a soutenu une thèse en 2007 intitulée «Histoire de l'UDMA de Ferhat Abbas». Elle vient de signer, à la librairie Chihab, Alger son 1er livre aux éditions Barzakh. Modeste, elle accepte volontiers de répondre à nos questions. L'écriture de ce livre représente-il un besoin littéraire ou plutôt un effet de mode ? C'est en fait ma spécialité. Je suis historienne. Ce travail fait l'objet d'une recherche universitaire plus courte avant la thèse. Cela m'a fortement marqué, suffisamment pour en faire un livre. Il fallait seulement l'écrire autrement. C'est-à-dire… Cet ouvrage est une sorte de biographie basée sur plusieurs témoignages oraux et particulièrement des entretiens effectués auprès de la famille de Ali Boumendjel. Il était donc important de trouver une façon d'être en même très rigoureux et de rendre compte de rapporter fidèlement les propos recueillis auprès de la famille. Quelles sont les raisons et les motivations qui vous ont amené à faire ce livre ? J'ai commencé à réfléchir sur le travail des personnalités qui ont une double culture en particulier les intellectuels francophones qui sont issus de l'école française et leur place dans le mouvement national. Ce qui a abouti à travailler sur le parti de Ferhat Abbas (UDMA). Je me suis ensuite focalisé sur l'histoire de Ali Boumendjel. J'ai rencontré la famille Boumendjel par hasard, lors d'une recherche que j'ai effectuée en 2002. Il faut dire que le livre est né d'une rencontre d'un projet d'historienne et d'un projet d'une famille. Le titre paraît mettre en scène deux antagonistes ; l'Algérie et la France au temps de la colonisation. Pourquoi cet antagonisme ? Je dirai plutôt une complexité. Une des choses que j'espérais examiner dans ce livre, c'est la façon dont l'identité française ou encore la culture française, ces facteurs ont une relation complexe avec l'algerianité, avec la culture et le nationalisme algérien et comment un homme trace son chemin à l'intérieur de ces mécanismes. Pourquoi avoir choisi les éditions Barzakh pour la publication de votre livre ? Pour être honnête, ce sont les éditions Barzakh qui ont choisi d'éditer mon ouvrage. Il convient d'informer que ce livre est déjà paru en France aux éditions des belles lettres, en octobre 2010. Cette réédition m'enchante énormément. A cette occasion, je dois admettre que je suis très sensible à la qualité du travail fourni par les éditions Barzakh. Cette maison d'édition témoigne de la compétence, de la rigueur et du professionnalisme. En ce moment se déroule à Paris le 32e salon du livre. Auriez-vous aimé y participer ? C'est drôle, mais cette idée n'a pas traversé mon esprit. Par ailleurs, l'accueil médiatique de mon livre s'est fait «discret» en France. Je pense qu'on assiste en France à des vagues où l'on parle beaucoup de l'Algérie et parfois ces mêmes medias réagissent avec lassitude par rapport à la question de la guerre de libération nationale. Hamid Skif est un écrivain algérien célèbre en Allemagne. Il vient de décéder. Quels sont les sentiments que vous éprouvez ? Je suis navrée mais je ne connais pas Hamid Skif. Dommage. Je présente, par ailleurs mes condoléances les plus attristées à la famille du défunt. Des ambitions ... Je continue à travailler sur le mouvement national particulièrement sur le parcours des individus.