L'année 2017 sera importante pour le corps de la Gendarmerie nationale (GN). En effet, l'Institut national de la criminalistique et de la criminologie (INCC) de Bouchaoui sera soumis, en février prochain, à un audit par des experts algériens et américains, afin de le certifier comme « pôle d'excellence international », notamment dans l'expertise, a-ton appris de source sûre auprès de ce corps de sécurité. L'audit va toucher six départements de l'INCC pour l'acquisition de 12 nouvelles techniques d'expertise. L'Institut est en phase de finalisation des expertises pour son accréditation par les Américains dans le domaine de l'anthropologie. Plusieurs techniques sont en cours de développement, notamment dans le domaine de la prévention routière. Il s'agit particulièrement du test salivaire au volant afin de détecter la conduite en état d'ivresse, comme nous l'avions déjà annoncé. L'introduction de ce test permettra de réduire les coûts des analyses dans les laboratoires. Ces développements prennent en considération l'aspect des droits de l'homme, la déontologie, la maîtrise et l'acquisition des nouvelles technologies selon les normes internationales. Ambitions et priorités Par ailleurs, le plan d'action de l'INCC pour 2017-2018 prévoit l'installation d'un laboratoire en anthropologie, le 2e dans le monde. En outre, l'INCC compte introduire 8 nouveaux groupes dans d'autres disciplines. Un projet ambitieux est prévu d'ici à 2027. Il porte sur l'investissement dans de nouvelles techniques, la recherche et le développement. Le commandement de la GN prévoit aussi l'installation d'annexes régionales de l'Institut. Le directeur général de ce dernier, le colonel Sid Ahmed Berroumana, avait annoncé que « l'INCC qui veut s'imposer comme pôle d'excellence au niveau national, voire régional, continue à subir des contrôles d'Algerac dans la perspective d'inclure de nouvelles méthodes d'analyse et, par conséquent, l'accréditation conformément aux référentiels internationaux ISO17020 et ISO17025, de deux méthodes pour chacun des 11 départements de la criminalistique à l'horizon 2016 ». « Notre objectif est d'être un pôle d'excellence dans le domaine de l'expertise et se veut surtout un pas de plus vers l'Etat de droit. C'est dans cette vision que les experts de l'Institut travaillent pour le développement des bases de données et l'adaptation aux nouvelles données, à l'exemple des passeports et cartes d'identité biométriques », a-t-il précisé . L'INCC, selon son premier responsable, répond aux objectifs de réformes initiées par le président de la République au plan de modernisation de la GN et à la mise en place d'un plan de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. Cet Institut, le premier en Afrique, a été mis en service progressivement de 2009 à 2014, à l'issue de la formation de ses cadres dans différentes spécialités en Suisse, en Belgique, en Angleterre, au Canada et aux Etats-Unis. Il dispose de plus de 33 laboratoires et emploie 147 spécialistes et 97 experts. Le partenariat avec les universités nationales est une autre priorité. Selon les responsables de la GN, « la politique de qualité est une approche qui tend vers l'ancrage dans l'ensemble des mécanismes de fonctionnement de l'INCC d'un système de qualité performant et adapté, matérialisé par l'application rigoureuse par l'ensemble des personnels du manuel qualité et des exigences qu'il renferme, afin de garantir la transparence et la traçabilité ». Cet établissement est sollicité dans plusieurs disciplines, comme l'accidentologie, le profilage du cannabis et autres drogues, et la formation de cadres et d'experts, même au niveau international. S'agissant de ses missions, les différents départements de l'INCC notamment l'ADN, l'accidentologie, la toxicologie, la cybercriminalité, la balistique ont traité durant les 11 mois de l'année en cours 10.976 dossiers, 26.784 scellés, 46 373 pièces à conviction, 344 dossiers informatiques et 150.207 analyses. Pas moins de 1.901 expertises judiciaires ont permis d'identifier 149 suspects, sur preuves matérielles. L'INCC est également doté d'une unité d'identification des victimes de catastrophes. Les experts de l'INCC ont traité des affaires phare, à l'exemple de l'identification du touriste français Gourdel, assassiné à Tizi Ouzou par un groupe terroriste, de celle des victimes du crash de l'avion d'Air Algérie au Mali et des victimes de l'attaque de Tiguentourine et de terroristes abattus dont des étrangers. Les affaires de l'assassinat du petit Mehdi à Ghardaïa et de la petite Chaïma à Mahelma ont été également solutionnées par l'INCC. L'affaire de la disparition mystérieuse de la petite Nihal à Tizi Ouzou « est toujours en cours », nous dit-on. l'INCC a, enfin, sensiblement réduit la facture financière en effectuant analyses, formations et expertises selon des standards économiques nationaux. L'erreur n'est pas permise à l'INCC, espoir des victimes. Sa mission principale est d'émettre la preuve pour confondre les coupables.