Photo : Slimene S.A. Le diabète est la septième cause de décès des femmes dans le monde. Sur les 240 millions de grossesses recensées à l'échelle mondiale, entre 5 et 10 millions souffrent de diabète gestationnel. Ces chiffres ont étécommuniqués hier par Mme Chaia Djaâfri, présidente de l'Observatoire algérien de la femme (OAF), à l'occasion de la campagne internationale contre le diabète. Celle-ci a été initiée par l'Académie de la société civile et le laboratoire danois Novonordisk. En outre, l'OAF a décidé de mettre en place prochainement une commission qui s'occupera du diabète au féminin. «Du fait que la femme met souvent en veilleuse sa santé pour s'occuper des autres membres de sa famille, nous tirons la sonnette d'alarme pour mieux prendre en charge cette maladie», souligne Mme Djaâfri. Même constat de la part de Mme Djamila Nadir, chargée du programme des maladies non transmissibles au ministère de la Santé. «Les statistiques démontrent que certaines pathologies comme l'obésité, l'hypertension artérielle, le diabète touchent plus de femmes que d'hommes», note-t-elle. A cet effet, elle estime nécessaire la création de structures pour la pratique du sport dédiées aux femmes. A propos du diabète gestationnel et du diabète et grossesse, elle soutient qu'il faut une prise en charge multidisciplinaire (sage-femme, diabétologue, gynécologue, ophtalmologue, psychologue). En l'absence de statistiques fiables sur les malades atteints de diabète, Mme Nadir a informé que le département de la santé œuvre actuellement à la création d'un registre du diabète gestationnel pour faire un état des lieux et établir une stratégie ciblée. De son côté, Mme Louisa Chachoua, sénatrice et chef du service ophtalmologie au CHU d'Hussein Dey, a annoncé que la rétinopathie diabétique est la troisième cause de cécité. Comme Mme Djamila Nadir, elle estime qu'il faut un pont entre l'endocrinologue, l'ophtalmologue, le gynécologue, le diabétologue et le psychologue pour une bonne prise en charge du malade. Mme Mimouni Zerguini, chef du service diabétologie à Mustapha abonde dans le même sens : «Chaque future maman doit faire un examen ophtalmologique, rénal, cardiologique, vasculaire, pour que la conception de l'enfant se fasse dans de bonnes conditions». Dans ce sillage, Mme Lila Boulgroun, sage-femme à la maternité de Béni Messous, a proposé une formation adéquate et un recyclage des sages-femmes «car elles sont le maillon essentiel de la prise en charge des femmes enceintes».