En présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, la onzième édition du Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes (Festiv'Algérie) s'est ouverte, mardi soir, dans une grandiose cérémonie organisée à l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïh. « Ce grand rendez-vous musical est profondément attristé par la disparition de deux grands maîtres du patrimoine musical algérien, Amar Ezzahi et El Hadj Mohamed Tahar Fergani (à qui a été dédiée cette édition) », souligne le ministre, en réitérant le soutien de son département à ce festival organisé en dépit des « difficultés financières ». Mihoubi s'est félicité de l'implication du « milieu économique national » dans l'accompagnement de ce rendez-vous dédié aux musiques anciennes. « C'est un pas très positif, ouvrant des perspectives prometteuses pour la promotion et le rayonnement de la culture », considère-t-il. Abondant dans le même sens, le commissaire général du festival, Aïssa Rahmaoui, a mis, lui, l'accent sur l'« action entreprise par son équipe dans le but d'associer les entreprises publiques et privées à l'organisation et la réussite de l'évènement ». L'entame du festival a été un succès et par la qualité des artistes à qui a été confiée l'animation des récitals d'inauguration et par les bonnes techniques assurées par les responsables de l'Opéra. Accompagnée d'un orchestre cossu, la voix d'or de l'andalou, Meriem Benallel, a séduit le public en interprétant notamment « Rmel El maya » et « Moulat esself ettouil », en hommage à cheikh Boukli Hacene Salah, un des grands compositeurs et professeurs de musique andalouse. Elle est relayée par une autre diva, Amel Brahim Djelloul, qui a puisé dans le répertoire musical universel et algérien dont « Ay al xir inu » de Idir. A l'image de Meriem Benallel, la cantatrice a innové de façon extraordinaire en interprétant également des extraits atypiques et originaux pourtant émanant du patrimoine andalou classique. Les sources de l'andalou sont très lointaines et c'est d'ailleurs l'ambition de ce festival que de le démontrer en faisant appel à des musiques anciennes. Des musiques jouées notamment par un ensemble turc l'ensemble Göksel Baktagir, qui est revenu aux sources andalouses de cette musique arabe, grâce à de fantastiques musiciens. En particulier dans le qanun. La troupe a donné libre cours à son talent en exécutant de nouvelles compositions modernes qui n'ont pas laissé insensible l'auditoire.