Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré mardi à Moscou que la Russie, l'Iran et la Turquie sont prêts à conjuguer leurs efforts et plancher sur un accord entre les autorités syriennes et l'opposition. Cette annonce est intervenue à l'issue d'une réunion avec ses homologues, iranien, Javad Zarif, et turc, Mevlüt Cavusoglu, où il a été décidé une déclaration commune sur la Syrie. Réunion à laquelle ont participé également les ministres de la Défense des trois pays. Lavrov a indiqué, à ce propos, que le document est destiné à « raviver les démarches politiques » déployées pour régler la situation dans le pays. « Nous espérons que cette déclaration, par laquelle l'Iran, la Russie et la Turquie s'engagent à collaborer pour mettre fin au conflit, permettra de faire une importante avancée », a, de son côté, soutenu le ministre iranien, en émettant le vœu que l'accord aiderait à acheminer en Syrie une aide humanitaire et à trouver un « moyen de règlement politique » conformément aux principes établis, à savoir « le respect de la souveraineté, de l'indépendance, de l'unité et de l'intégrité territoriale de la République syrienne ». Les trois pays se sont en outre engagés à « unir leurs efforts dans la lutte contre Daech, le Front al-Nosra, ainsi que les groupes terroristes affiliés » et à faire le distinguo entre les groupes en question et l'opposition en Syrie. « Compte tenu du danger que les groupes terroristes présentent pour le monde entier - comme on le voit en Turquie, en Allemagne et en Suisse - nous investirons nos efforts dans une collaboration en ce sens », a poursuivi le chef de la diplomatie iranienne. Cavusoglu a, pour sa part, souligné que l'objectif est « d'instaurer un cessez-le-feu sur tout le territoire de la Syrie, et il est bien évident que cela ne concerne pas Daech et Fatah al-Cham ». Selon lui, ce type de partenariat a déjà fait ses preuves à Alep et pourrait être exercé pour le règlement du conflit dans d'autres régions syriennes. « La solution politique est la meilleure, nous y croyons. Nous devons nous concentrer là-dessus. Et je suis persuadé que cette rencontre sera décisive pour le futur politique de la Syrie », a poursuivi le ministre. La rencontre de ce nouveau « triumvirat » intervient alors que le gouvernement syrien et plusieurs parties sur le terrain ont accepté l'envoi de vingt observateurs onusiens à Alep-Est pour y superviser les évacuations. Les Nations unies attendent, selon leur porte-parole Stéphane Dujarric, que toutes les parties au conflit autorisent l'accès à des livraisons d'aide humanitaire dans Alep, où des civils vivent assiégés depuis juillet dernier. Le feu vert pour l'envoi des vingt observateurs à Alep-Est a été, rappelle-t-on, donné à l'ONU au lendemain de l'adoption à l'unanimité d'une résolution en ce sens par le Conseil de sécurité. Par ailleurs, l'armée syrienne appelle les derniers rebelles à quitter les quartiers de l'est d'Alep en vue de parachever la reprise totale de la ville.