Le secrétaire général de l'Onec, Tayeb El Houari, n'a pas caché hier sa colère face à ce qu'il a désigné comme « des entraves à l'application des dispositions de la loi sur le chahid et le moudjahid ». Depuis sa promulgation en avril 1999, « ce texte a été, selon lui, détourné par des circulaires au niveau du ministère des Finances qui a recours à des subterfuges pour ne pas octroyer les droits à cette frange ». Il décèle derrière ce blocage, des arrière-pensées politiciennes. Selon lui, « des milieux malintentionnés cherchent à faire sortir dans la rue cette catégorie qui a toujours préservé la stabilité et les intérêts du pays ». L'intervention du secrétaire général de l'Onec n'est pas fortuite. Elle se veut une position claire sur tout ce qui agite la scène nationale. « Certains veulent instrumentaliser cette frustration des enfants de chouhada mais nous leur disons attention, ne jouez pas avec le feu ! ». «Ils croient ainsi, en suscitant la colère de ce qu'ils appellent un pilier du système, nuire à l'Etat et au président de la République ». « On ne rentrera pas dans ce jeu et nous ne sommes pas dupes. Notre organisation a pour vocation de défendre les intérêts matériels et moraux de ses adhérents », a-t-il affirmé. « La politique a sa place dans les partis et non dans une organisation comme la nôtre », a-t-il ajouté. Il exhibera en guise de ces blocages de l'administration, une correspondance émanant de la direction générale du budget qui exclut l'ajout aux enfants de chahid des deux catégories avant le 1er janvier 2008. « Ce n'est pas à un fonctionnaire de déterminer la date d'application d'une loi dont les incidences financières sont au compte du Trésor public », fulmine M. El Houari. Cette loi votée par les députés, intègre, outre des avantages en matière de départ à la retraite pour ces deux catégories et une promotion pour les enfants de chouhada. Si quelques institutions comme la DGSN, la protection civile, la Sontrach l'ont appliquée, d'autres tergiversent. «Depuis 2008, les choses vont mieux, explique un membre du secrétaire de l'Onec. Le problème se pose au niveau de la fonction publique notamment où des milliers de travailleurs sont partis à la retraite sans avoir bénéficié de leurs droits ». D'autres sont confrontés à la bureaucratie qui multiplie les demandes de documents. Le SG de l'Onec pointera aussi du doigt le non-respect de l'article qui attribue 20% des logements construits par l'Etat aux moudjahidine ou ayants droit. «Cette non-application des textes adoptés par l'APN est la source des mécontentements que nous voyons chaque jour dans notre pays», explique-t-il. Il lancera un appel au président de la République pour mettre en place une commission et instruire le ministère des Moudjahidine pour traduire sur le terrain le contenu de cette loi. Enfin, il s'en est pris à la politique de la coalition qui a bombardé la Libye. « Sans défendre El Gueddafi, nous dirons que les peuples sahraoui et palestinien doivent être aussi protégés .»