Le palmier-dattier, un arbre béni par Dieu, véhicule une belle légende liée aux paniers «tedara» des oasis. La fable raconte qu'un homme généreux avait mis une grande tedara emplie de dattes près d'une source afin que les pauvres puissent venir y puiser leur subsistance. Un miracle se produisait chaque fois que la tedara se vidait, elle se remplissait par la grâce de Dieu. Un homme incrédule vola toutes les dattes. Une fois dans sa maison, les dattes devinrent des scorpions. Le châtiment divin s'est déclaré un certain mois de juillet. Depuis, le village de Taouririne est tous les ans envahi à cette date par des scorpions. Nomades ou habitantes des ksour, les oasiennes, ces femmes du Grand Sud algérien, fabriquent leurs ustensiles et autres produits nécessaires au foyer à base de feuilles de palmiers-dattiers. Selon la dimension du panier à réaliser, les femmes y mettent tout leur savoir-faire et leur attention notamment pour ceux qui sont réservés à leur utilisation personnelle. Comme ceux que doit emporter avec elle, la future mariée, destinés aux produits de beauté, encens, savonnettes et parfums. Dans la Saoura, les tedara sont indispensables durant la cérémonie de mariage pour le transport du trousseau et des cadeaux. Spécifiques à cette période heureuse des fêtes, ils sont ornés de pompons et autres décorations recherchées. La femme saharienne donne une place spéciale à ces paniers qu'elle utilisera pour les dattes, la semoule et toutes sortes de provisions du quotidien. Lanières en cuir, folioles teintes avec des colorants naturels, les garnitures des tedara expriment la sensibilité féminine dans l'art de la vannerie.