Photos : Fouad S. Les militaires contractuels blessés dans le cadre de la lutte antiterroriste sont revenus hier à la charge pour réclamer les droits qu'ils revendiquent depuis 2009. De nombreuses personnes, partie intégrante de cette catégorie, se sont regroupées, hier devant le ministère de la Défense nationale pour crier leur détresse au président de la République, «ultime recours», dira l'un des contractuels que nous avons approché. Aujourd'hui, indique notre interlocuteur, «nous sollicitons le chef de l'Etat pour prendre diligemment des décisions en notre faveur, ne serait-ce qu'en guise de reconnaissance aux devoirs consentis durant la tragédie nationale». Ils étaient pratiquement tous des invalides et les stigmates des moments de douleur se lisaient sur leurs visages. L'un ayant une prothèse au pied et l'autre à l'œil. Ces militaires contractuels venus des quatre coins du pays, qui ont passé deux nuits consécutives devant le siège de ce département ministériel, sont déterminés à poursuivre leur action jusqu'à obtention d'une réponse favorable à leurs doléances. Six personnes ont été reçues au ministère qui les a orientées vers la caisse de retraite en charge de leur dossier, afin de les rassurer sur la prise en charge prochaine des demandes ayant trait à la retraite des militaires concernés, avant de se diriger ensuite au ministère de l'Habitat afin de s'enquérir du sort réservé à la question des logements réclamés par cette catégorie, dont le nombre dépasse les 45.000 personnes, fait savoir l'un des contractuels. En somme, les droits revendiqués s'articulent autour de la nécessité d'indemniser matériellement les dommages corporels des blessés, la révision de la pension du handicapé de l'ordre de 2800 dinars qu'ils qualifient de «pension de la honte», l'amendement de la pension du blessé et de la retraite des militaires, la révision de la loi sur la retraite militaire, la promotion des grades, le maintien de la pension du handicapé même après le décès du concerné en faveur des ayants-droit, l'application du décret présidentiel N°06-93 du 28.02.2006 relatif à l'indemnisation des victimes de la tragédie nationale, l'attribution de logements aux blessés du devoir national, la prise en charge des familles des ayants-droit, des parents et des veuves des martyrs du devoir, la révision du taux d'invalidité… A noter qu'une commission spéciale a été mise en place il y a deux ans par le département de la l'Armée nationale, mais se désole l'un des protestataires, «rien n'a été fait à l'égard de cette frange à laquelle on n'a donné jusque-là que de fausses promesses».