Le président de l'Académie algérienne d'allergologie, le professeur Merzak Gharnaout, affirme que « les maladies allergiques constituent chez nous un réel problème de santé publique ». L'Organisation mondiale de la santé (OMS) positionne les maladies allergiques au quatrième rang après le cancer, les pathologies cardiovasculaires et le sida. En Algérie, les cas sont sans cesse en augmentation. Contacté par nos soins, le professeur spécialisé en pneumo-allergologie avance que les types d'allergies sont multiples. « Toutefois, il est difficile de mesurer leur amplification vu l'absence de statistiques », nous confie-t-il. « Nous constatons une nette progression des maladies allergiques. Nous n'avons pas cependant de données chiffrées sur le plan national, mis à part pour la rhinite et l'asthme allergiques. Elles enregistrent une nette évolution ces dernières années, respectivement de 25% et de 4% », précise notre interlocuteur. Cette situation a poussé l'Académie, créée en décembre 2014, à interpeller le ministère de tutelle pour lancer une enquête nationale afin d'établir un état des lieux précis. Cela permettra, selon le professeur, « d'engager un plan de lutte efficace et efficient ». L'Académie prône la mise en place d'un plan national antiallergique identique au plan de lutte contre le cancer. Le professeur a fait savoir que lors du premier congrès national qui a eu lieu à la fin du mois de décembre écoulé, des recommandations ont été adoptées. Elles sont inscrites dans le plan d'action de l'Académie. Les membres de cette dernière structure insistent sur la nécessité de parfaire la formation dans le domaine, pour atténuer le nombre de cas enregistrés. L'Académie presse les pouvoirs publics en Algérie d'emboîter le pas à la France qui, à partir de cette année, instaure l'allergologie comme une spécialiste à part entière dans l'enseignement de la médecine. En attendant, le Pr Gharnaout propose la généralisation de la formation médicale continue aux praticiens généralistes et spécialistes. Actuellement, chaque praticien traite un aspect de la pathologie dans ses grands axes et selon sa spécialité. L'allergie respiratoire est enseignée seulement en pneumologie. A quoi les Algériens sont-ils allergiques ? Les allergies les plus fréquentes chez eux sont entre autres liées aux acariens et aux différents types de pollen. Evoquant les causes, notre interlocuteur soutient que la prédisposition génétique, la consommation de tabac et les changements climatiques constituent un facteur fort de prolifération des allergies.