Le Conseil de sécurité de l'ONU, s'est réuni, jeudi soir, à huis clos, pour faire le point sur l'engagement de la coalition en Libye et prendre connaissance d'un compte rendu du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Selon le SG de l'ONU, les autorités libyennes n'ont pris aucune mesure pour remplir leurs obligations inscrites dans la résolution adoptée il y a une semaine par le Conseil de sécurité, d'où, dit-il, ses inquiétudes quant à la protection des civils libyens et la violation des droits de l'homme. Après avoir clarifié les objectifs des opérations entreprises par la coalition conformément à la résolution 1973, Ban Ki-moon est revenu sur les annonces répétées de cessez-le-feu faites par les autorités libyennes. « Nous n'en voyons aucune preuve. Au contraire, des batailles acharnées se poursuivent dans et autour d'Ajdabiya, Misratah et Zitan. Il n'existe aucune preuve que les autorités libyennes aient pris des mesures pour s'acquitter de leurs obligations en vertu de la résolution », dit-il avant d'affirmer « qu'à aucun moment, Tripoli n'a respecté le cessez-le-feu ». Un constat qui lui permet de mettre en garde les autorités libyennes. « Si la Libye n'agit pas pour se conformer à la résolution 1973, le Conseil de sécurité pourrait prendre des mesures additionnelles ». Lesquelles ? Il ne le dit pas. Continuant son exposé, il est revenu longuement sur les consultations entreprises par son représentant spécial pour la Libye, Abdallah Khatib. Notamment avec le ministre libyen des Affaires étrangères qu'il a rencontré à Tripoli le 13 mars. Selon Ban Ki-moon, il lui a rappelé de manière claire et sans équivoque que les attaques contre les civils doivent cesser, que ceux qui sont responsables de crimes contre les civils doivent rendre des comptes et que son pays doit permettre un accès humanitaire sécurisé et appliquer les résolutions 1970 et 1973. M. Khatib poursuit-il, a eu également des entretiens le 21 mars avec des dirigeants de l'opposition libyenne, dont le président du Conseil national de transition. Ils lui auraient exprimé leurs appels à la levée du siège imposé par les forces gouvernementales. S'agissant de la situation humanitaire, le Secrétaire général a rappelé que 335.658 personnes avaient fui la Libye depuis le début de l'insurrection en février, que le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale des migrations (OIM) avaient pris en charge le rapatriement de 60.000 expatriés bloqués en Tunisie ou en Egypte après avoir quitté la Libye, et que 9.000 étrangers désireux de quitter le pays y sont encore bloqués.