Après une formation au cours de laquelle Omar Fetmouche a côtoyé les plus grands maîtres du 4e art de l'époque, il prend aujourd'hui, le relais dans la formation des jeunes générations. Les services de Omar Fetmouche sont sollicités de partout dans le pays et même de l'étranger. Sa volonté de transmettre son savoir-faire aux jeunes générations reste intacte. Aujourd'hui que M. Fetmouche est à la tête du théâtre régional de Bejaia, il s'est tracé plusieurs objectifs à atteindre. Il s'assigne, entre autre d'assurer une activité théâtrale permanente, la diffusion des spectacles, la participation aux différentes manifestations, l'organisation des spectacles, la découverte des jeunes talents. Il en parle. Vous dites que le théâtre pour enfants devrait avoir un objectif ludique et représenter une récréation pour l'enfant. Pouvez-vous revenir sur ce point ? Lorsqu'un enfant assiste à une pièce de théâtre, il n'a pas besoin qu'on lui bourre le crâne, mais plutôt qu'on le divertisse et qu'on le repose. Donc, le théâtre pour enfants devrait avoir un objectif ludique et représenter une récréation pour lui. Le théâtre ne doit pas représenter un discours politique. D'ailleurs, l'enfant refuse d'écouter le verbe, le texte. Seule l'action l'intéresse. Certains font l'amalgame entre le théâtre pour enfants et les spectacles de clowns ou encore de marionnettes. Selon vous, la faute incombe à qui ? Il ne faut pas faire d'amalgame entre le théâtre pour enfants et les spectacles de clowns, de marionnettes et, encore moins, avec l'activité didactique exercée au sein des établissements scolaires. Pour moi, la faute incombe à la formation. Les gens ne sont pas formés, ne lisent pas, n'essayent pas de se documenter. Il convient de dire qu'un spectacle de clown est tout à fait un autre art qui n'a rien à voir avec le théâtre pour enfants. Que pensez-vous du mouvement associatif dans le théâtre ? A titre informatif, je suis président d'honneur de l'association «Sindjab». Cette association créée en 1976 active à Bordj Menaïl. Nous avons dernièrement produit un spectacle qui est actuellement en tournée. Le mouvement associatif contribue à développer et assurer la pérennité du théâtre pour enfants. Il est souhaitable de programmer des sessions de formation au profit de ces comédiens afin de contribuer à la redynamisation de ce secteur. Je tiens à féliciter et encourager le travail fourni justement par les associations culturelles tels «Mohamed El Yazid», l'association de Youcef Taàouint de Kolea, l'association de Mustapha Alouane d'Aïn Benian et bien d'autres. L'écriture dramaturgique pour enfants est très restreinte, selon certains spécialistes. Que suggérez-vous pour parer à cela ? Effectivement, l'écriture dramaturgique pour enfants est très restreinte en Algérie et dans les cas où elle apparaît, elle pose problème, car elle n'est pas fondée sur un style dramaturgique contemporain, ce qui rend sa mise en scène assez compliquée, étant donné qu'elle concerne un jeune public. Je suggère que l'on organise des formations, des rencontres, des débats, des résidences d'écriture dramaturgique afin de permettre aux jeunes d'acquérir les techniques de l'art dramaturgique. 2011 est l'année de la culture islamique à Tlemcen. Comment y contribuez-vous ? Nous donnerons le 21 septembre à Tlemcen la générale de l'œuvre, «Aba el Fadel el Machdali, Zwawi fi Tlemcen» dont je suis le metteur en scène. Cette belle œuvre raconte avec force la vie d'un célèbre théologien qui a vécu au 15e siècle à Bejaia. Il a parcouru plusieurs pays arabes avant de s'installer en Egypte où il a étudié les sciences islamiques à la Mosquée d'Al Azhar. 22 comédiens prendront part à cette production. L'écriture théâtrale repose sur des références historiques et des recherches approfondies avec la participation d'institutions dont le Haut conseil islamique (HCI) et la contribution des descendants de cette personnalité. Du nouveau pour le théâtre régional de Bejaia ? Au théâtre régional de Bejaia nous organisons des programmations à longueur d'année, riches et variées, afin de répondre aux attentes du public. Nous comptons présenter début avril, la générale de «Dar Soltane», d'après une adaptation libre de Toufik El Hakim, mise en scène par Ahcen Azazni. Cette comédie narre l'histoire d'un sultan que l'on vend aux enchères. Aussi, Djamel Abdelli prépare une pièce en langue amazighe. La pièce «Ah ya nsa» de Hamid Gouri est également au menu.