Photo : Makine F. Les résultats des lycéens sont catastrophiques au deuxième trimestre, a affirmé, hier à Alger dans une conférence de presse, Idir Achour, porte-parole du CLA. «Cette situation est due notamment à la surcharge des programmes et à la pression de l'administration exercée sur les enseignants», assure-t-il en reconnaissant, toutefois, que l'incompétence de certains enseignants en est également la cause. «Il faut savoir que ce n'est qu'une fois sur le terrain que les enseignants apprennent la méthodologie. Avant cela, ils sont recrutés après avoir passé un concours de connaissance mais sans être soumis à aucun test psychopédagogique. Les formateurs ne sont pas formés», explique-t-il. Par ailleurs, quand les enseignants observent un mouvement de grève ou de protestation, la tutelle ne pense pas à compenser le retard mais assure aux élèves juste ce qui est nécessaire pour pouvoir passer les examens. «Le système éducatif agit selon les pressions de la rue. Il a fallu que les élèves sortent à la rue pour que le ministère de l'Education pense à alléger les programmes. Et puis, nous trouvons qu'il est anormal que la datte de l'arrêt des cours soit fixée le 12 mai. Les bacheliers auront un mois pour réviser. C'est du jamais vu. En agissant ainsi, le bachelier aura juste le temps d'apprendre ce qu'il faut pour passer le bac. Or, ce que nous voulons, c'est qu'il termine son programme, reçoive une formation solide pour le préparer à l'université. Cela ne sert à rien d'avoir son bac à 18 ans et de refaire la première année universitaire », estiment des enseignants présents à cette conférence. Dans le même contexte, le porte-parole du CLA déplore que le débat autour de l'allégement des programmes soit mené par les syndicats, dans une commission installée par le ministère de l'Education, alors qu'il doit être assuré par les pédagogues. «Les syndicats n'ont rien à voir avec les programmes. C'est le travail des pédagogues », précise-t-il en soulignant que le statut de l'enseignant doit être révisé. «Il est inconcevable que la tutelle propose des réformes sans nous consulter. C'est nous qui sommes sur le terrain et nous voulons participer à la révision du statut de l'enseignement, en mettant fin à la contractualisation. Pour les remplacements, il faut aussi des solutions. Car procéder à des remplacements par de nouvelles recrues et au milieu de l'année scolaire porte préjudice aux élèves», signale-t-il. Pour régler ce problème, le CLA propose à ce que la retraite soit attribuée après 25 ans de services et non 32 ans. «Les retraités seront alors toujours aptes à enseigner et seront aptes pour les remplacements. La tutelle n'aura qu'à trouver des formules pour les rémunérer», suggère-t-il. L'autre revendication du CLA consiste en la révision de la politique salariale. «Nous avons un problème avec le pouvoir d'achat que la hausse des salaires de ces derniers temps n'a pu régler. Il faut revoir le statut général de la fonction publique. D'ailleurs, nous avons lancé une étude sur le pouvoir d'achat dans un cadre intersyndical de la fonction publique», souligne-t-il en évoquant également le régime indemnitaire qui n'est pas appliqué à 100%. «La tutelle avait annoncé que la dernière tranche des indemnités sera remise le mois de janvier dernier. Ce n'est toujours pas le cas. Et puis, pour ce qui est de la gestion des œuvres sociales, nous sommes contre le lancement d'une commission. Nous proposons que les œuvres soient octroyées sous forme d'un 13e mois et que la gestion soit décentralisée», dit-il. Toujours à propos des indemnités, le CLA revendique une indemnité de logement en remplacement au droit au logement fonctionnaire. «Nous voulons aussi une école publique technique pour réhabiliter les enseignants techniques qui sont en voie de disparition», révèle-t-il. Du point de vue intérieur, indique-t-il, le CLA compte renouveler, à la fin de ce mois, son conseil d'administration et demander leur récépissé au niveau du ministère de l'Education. «La nouvelle direction prendra le relais et décidera des méthodes à utiliser pour défendre nos revendications. Elle décidera aussi si le CLA participera ou non à la marche des chômeurs prévue le 1er mai», conclut-il.