La protestation reprend dans le secteur de l'éducation nationale. Les enseignants affiliés au Conseil des lycées d'Algérie (CLA) ont observé hier une journée de grève dans la plupart des établissements d'Alger. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) est passé à l'action. Selon Idir Achour, porte-parole du CLA, 65 lycées ont suivi la grève au niveau d'Alger. Il a cité comme exemple les lycées Ibn Enass, El Madania et Omar El Khattab. Affirmant que le taux de suivi de la grève se situe avec un pourcentage assez important dans toutes les wilayas et même à 100 % dans certaines d'entre elles, le porte-parole du CLA a affirmé que les enseignants attendent que «le Premier ministre intervienne». M. Achour a ajouté que «cette journée de protestation est motivée par la politique de fuite en avant des pouvoirs publics mais aussi pour briser le silence dans le secteur de l'éducation car la tutelle continue toujours d'ignorer leurs revendications». Le même intervenant a souligné que le «ministère n'a pas de prérogatives pour répondre aux doléances des enseignants». Idir Achour a déclaré au Temps d'Algérie hier que «la grève est une option qui est toujours retenue». Le porte-parole a également estimé que le non-règlement des dossiers relatifs au régime indemnitaire et aux autres revendications socioprofessionnelles a motivé le CLA à rebondir avec les actions du terrain. Achour Idir a indiqué que «seule la lutte permettra aux travailleurs d'arracher leurs droits. Le CLA a déjà élaboré son propre plan d'action consistant en l'organisation d'actions similaires prochainement». Le même syndicat compte observer au moins deux rassemblements devant le Palais du gouvernement avant d'entamer une grève illimitée au courant du mois d'avril. Le CLA revendique le départ à la retraite après 25 ans de service, une école publique forte mais aussi de véritables augmentations salariales qui passent par la revalorisation du point indiciaire. Les syndicalistes estiment que la tutelle cette fois-ci doit réviser sa manière d'agir en répondant favorablement à leurs doléances. Dans le cas contraire, les partenaires sociaux soutiennent que la protestation devienne alors l'ultime recours pour faire entendre leur voix. Le personnel de l'enseignement et d'éducation revendique sa classification à la catégorie 10 au lieu de 7. Il réclame également le rétablissement en sa faveur du droit à s'inscrire sur la liste d'aptitude au poste de surveillant général en se basant sur l'ancienneté et non pas sur les diplômes universitaires. Il demande aussi le droit d'exercer dans le corps pédagogique et éducatif. «D'ailleurs, il est impossible de finir ce long programme, on est en période de compositions, on est sous une grande pression qui est ingérable», nous a indiqué une enseignante du lycée Emir Abdelkader de Bab El Oued. Elle figure parmi les 12 enseignants qui ont suivi la grève dans cet établissement qui en compte 35.