Issaâd Rebrab, PDG du Groupe Cevital, a été, hier, l'invité du forum du quotidien El Moudjahid où il a exposé son point de vue sur bon nombre de dossiers liés à l'activité économique au pays. Est-ce que l'Algérie a des potentialités pour son développement ? s'est-il demandé d'emblée avant de répondre : «Très peu de pays méditerranéen possèdent les capacités de notre pays». Cinq conditions sont suggérées par le conférencier, susceptibles de booster l'économie. Il s'agit, a priori, dit-il, de libérer les initiatives, de la bonne gestion du temps et d'institutionnaliser le dialogue et la concertation entre partenaires. A cela s'ajoute l'investissement dans des secteurs «porteurs» et, en dernier lieu, l'instauration de la confiance et extirper la méfiance entre partenaires : «une organisation basée sur la méfiance est vouée à l'échec». L'orateur s'est attardé sur le volet relatif à l'investissement qui constitue, à ses yeux, le principal jalon du développement. Il dira, à ce titre, que les compétences devraient avoir leur part dans l'investissement. «La concurrence est féroce et les faibles n'ont plus leur place», indique-t-il, insistant sur la compétitivité «sur le plan international» de l'entreprise. Dans le même esprit de compétitivité de l'entreprise, l'orateur plaide pour le développement de l'activité portuaire qui fait appel nécessairement, soutient-il, à l'amplification des infrastructures y afférentes. Invité à donner son point de vue sur la loi de finances complémentaire pour 2009, le PDG de Cevital trouve cette loi «nationaliste» eu égard aux dispositions essentielles qu'elle contient : la suppression du crédit à la consommation, le contrôle du payement extérieur et l'encouragement du produit national. Au sujet de la suppression du crédit à la consommation, Issad Rebrab constate que ce procédé est adéquat en cette période de crise mondiale «où nos importations augmentent et les exportations baissent», souligne-t-il rappelant que la suppression en question ne concerne que les produits de consommation d'importation. «Je pense qu'à travers cette loi, les pouvoirs publics veulent éviter l'erreur commise dans les années 1980», constate le conférencier. Par ailleurs, au sujet de la répartition du chiffre d'affaires de son Groupe, il fera savoir que 59% des bénéfices vont au budget de l'Etat, 40% réinvestis et 01% aux dividendes des actionnaires. Le PDG Rebrab avance une moyenne de 35 milliards de dinars versés annuellement au budget de l'Etat.