Photo : Archives. Des dizaines de familles de victimes de terrorisme ont tenu, hier, un sit-in devant le Palais du gouvernement. La revendication principale tourne autour de la promulgation d'un statut particulier en mémoire aux victimes de terrorisme. Les manifestants plaident que cette catégorie soit bénéficiaire des mêmes «privilèges» attribués aux Moudjahidine et aux familles des Chouhada : «Les Moudjahidine ont combattu le colonialisme et nos enfants ont combattu le terrorisme», scandait une mère. La représentante de cette catégorie à Mostaganem, Meriem Mikoura, indique que les participants au sit-in sont venus de neuf wilayas : Alger, Oran, Relizane, Mostaganem, Chlef, Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira et Médéa. Selon elle, ils espèrent qu'on leur octroie des cartes Chifa, des voyages gratuits, des logements et qu'on leur augmente les pensions. «Il ne nous reste que la rue pour se faire entendre. On nous dit qu'on a pris en charge nos droits alors que Mme Flici elle-même dit que les familles qui ont pris le capital global se sont faites avoir. Qu'elle nous ramène nos droits puisqu'elle est présidente de l'Organisation des victimes de terrorisme», dira une autre dame. Les participants qui ont reçu l'indemnité avouent avoir regretté de l'avoir acceptée. «On avait au moins une prime. Aujourd'hui, on a plus de quoi nourrir nos familles», explique une victime de terrorisme qui dit qu'elle percevait, pendant deux années, une prime mensuelle de 8 000 DA et qu'on l'a indemnisé, en 1996, avec 56 millions de centimes. Depuis, poursuit-elle, elle exerce le métier de femme de ménage pour subvenir aux besoins de la famille. D'autres veuves, victimes de terrorisme, perçoivent, indique-t-on, une pension mensuelle de 15 500 DA. Les protestataires demandent à ce que la pension soit revue à la hausse. On dénombre parmi les contestataires des personnes victimes de terrorisme qui n'ont jamais bénéficié de quoi que ce soit. M. Abdelkader Yekhlef qui a perdu son enfant de 12 ans, se range, dit-il, de cette catégorie. Il affirme qu'il vit avec six membres de sa famille dans une cave à Bouzaréah : «Nous vivons un véritable drame sans qu'aucun responsable n'a pris la peine de venir nous voir», a-t-il regretté.